Le phénomène n’est pas nouveau mais il a pris une telle ampleur ces dernières années qu’il devient chaque jour, un peu plus, un problème de société.
De nombreuses jeunes femmes mais aussi hommes, pour des raisons diverses, se livrent à une débauche inquiétante à travers l'Afrique et en Occident en particulier.
Tenues vestimentaires provocatrices, prostitution traditionnelle (vendeuses de piments et de gésiers, ndlr) dans les rues, sites de rencontres, pornographie, homosexualité, pédophilie, maraboutisme, recherche effrénée de richesse, etc. La liste ne saurait être exhaustive. Tout y passe désormais.
L’Afrique des valeurs traditionnelles, du respect de la personne humaine, de la dignité est en passe de devenir un dépotoir culturel où toutes les idées que la morale récuse, parfois venues d’ailleurs, élisent domicile sans que personne ne s’en offusque. .
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Le phénomène n’est pas nouveau mais il a pris une telle ampleur ces dernières années qu’il devient chaque jour, un peu plus, un problème de société. De nombreuses jeunes femmes mais aussi hommes, pour des raisons diverses, se livrent à une débauche inquiétante à travers l'Afrique et en Occident en particulier. Tenues vestimentaires provocatrices, prostitution traditionnelle dans les rues, sites de rencontres, pornographie, homosexualité, pédophilie, maraboutisme, recherche effrénée de richesse, etc. La liste ne saurait être exhaustive. Tout y passe désormais. L’Afrique des valeurs traditionnelles, du respect de la personne humaine, de la dignité est en passe de devenir un dépotoir culturel où toutes les idées que la morale récuse, parfois venues d’ailleurs, élisent domicile sans que personne ne s’en offusque. .
Douala, capitale économique du Cameroun, il est 17 heures. C’est une heure de grande affluence, les fonctionnaires sortent des bureaux, les étudiants rentrent de l’école, les « Bayam Selam » et les « Sauveteurs » (commerçants de rue) ont presque bouclé leur journée et beaucoup commencent à plier bagage. Sur le trottoir, une jeune fille, la vingtaine environ, est au bras d’un prince charmant, habillée d’un boxer qui laisse échapper un string. Elle est à peine couverte en haut. Tous les regards sont tournés vers elle. Et sans gène, elle continue son chemin, caressant avec une douceur presque provocatrice le bras de son homme. Elle n’est pas seule. Ce genre d’habillent est aujourd’hui légion dans les rues camerounaises. On les appelle ici les « DVD » (Dos et Ventre Dehors). Elles sont nombreuses ces jeunes filles habillées en petits hauts « sexy » qui sillonnent à longueur des journées les rues des villes camerounaises. Mais il ne faut surtout pas les interpeller sur ces nouvelles tenues. « C’est la mode » dit-on ici. Et les modes, il y en a bel et bien au pays des « feymen », ces bandits en col blanc qui n’hésitent pas à tuer père et mère pour s’enrichir. C’est la crise socioculturelle. Celle-ci loin d’être un épiphénomène de la crise économique est encore plus grave et ses causes multiples.
L'éducation de base en Afrique qui, naguère, était l'apanage du cercle familial, est aujourd’hui réduite à une portion congrue. La jeunesse a perdu ses repères, et s’en remet aux archétypes que lui inculque une minorité de privilégiés toujours pas exempts de reproches et que le hasard du destin a propulsé au-devant de la scène : célébrités, stars et « nouveaux riches. »
Le nombre de jeunes filles se baladant pratiquement nues est de plus en plus croissant en Afrique et hors des frontières, au sein de la diaspora. On est presque choqué face à ces nouvelles attitudes. Ces jeunes filles exposent, sans gène, leur corps et se plaisent à attirer les regards.
Autrefois en Afrique, les filles se faisaient respecter par leur politesse et leur manière sobre de s’habiller, aujourd’hui, plusieurs d’entre elles affichent plutôt le contraire. Cette question qui devient au fil des années un problème de société interpelle mais suscite également des polémiques tant l’hypocrisie dans le domaine des mœurs reste grande. Entre ceux qui profitent de la situation et ceux qui restent accrochés à la bonne sacrée vieille morale africaine, une guerre de nerfs est lancée.
Il y a quelques temps, l’émission Envoyé Spécial de la chaîne de télévision française, France 2, a mis à nu, dans un reportage savamment réalisé, de nouvelles pratiques de pédophilie au Cameroun. De jeunes garçons d’à peine quinze ans d’âge sont régulièrement des victimes sans défense de pervers pour la plupart venus d’Europe et qui sévissent en toute impunité ou presque dans les grandes villes de ce pays. Des jeunes filles, âgées de moins de dix-huit ans, sont, quant à elles, livrées contre leur gré à des inconnus parfois pour une poignée de milliers de Francs CFA, la monnaie locale (1 EUR= 655 F CFA) versés non pas aux concernées mais à un intermédiaire, membre d’un réseau bien installé qui ne se gène pas à faire de cette activité un commerce lucratif au motif que le chômage et la crise économique dans laquelle est plongé le pays depuis bientôt une paire de décennies n’offrent plus d’autres alternatives. « On va faire comment ? On se débrouille » clame-t-on dans les rues. Une sorte de résignation qui dénote toute la volonté légendaire de certains Camerounais de vivre dans la facilité. Contre toute attente, les membres des réseaux qui peuvent parfois être, eux-mêmes, parents, pères, mères, sœurs ou frères, épargnent leur propre famille de ce « business ». Ce qui fait bondir des observateurs de ces scènes de théâtre qui se jouent désormais à ciel ouvert. Mais au Cameroun comme partout ailleurs sur le continent africain, le train de la modernisation est en marche et plus personne ne peut l’arrêter. La morale kantienne relève d’une autre époque. Ici, on veut vivre. Peu importe la manière.
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Cependant si l’on s’accorde qu’en communication il y a celle dite « non verbale » c’est-à-dire celle qui transmet un message fort, le "mal habillement" des jeunes filles actuelles ne serait-il pas une autre façon de communiquer, d’envoyer un message et d’attirer l’attention des parents, des aînés et des autorités sur leurs préoccupations ? Pourquoi avoir choisi brusquement un mode d’habillement qui dérange les autres et qui les avilie elles-mêmes ?
En Afrique, poser cette question est quelque peu naïf. Mais ce n’est plus un secret, certaines jeunes filles sont en perte d’identité. Elles ont perdu tout repère. Par leurs actes, elles cherchent à s’effrayer un chemin dans environnement socio-politico-culturel devenu hostile et austère. Ce chemin parfois tortueux, sans lendemain est une solution ponctuelle. Le mal quant à lui est profond et le malaise perceptible à toutes les strates sociales.
Si on peut voir dans ces nouveaux comportements un « mal être social », il faut reconnaître que la mondialisation mieux la globalisation tant vantée, rend un mauvais service à l’Afrique dans ce domaine. Il n’est plus rare dans les villes africaines de voir deux jeunes personnes de même sexe s’échanger de baisers langoureux au milieu d’une population profondément traditionaliste très souvent prise de surprise. Si certains fashion victims et autres adeptes de la new life défendent bec et ongle l’homosexualité mais sans pour autant croire, eux-mêmes, à leurs discours liberticides empruntés, il est une évidence que cette pratique pose un réel problème à la société africaine. Malheureusement l’homosexualité n’est pas la seule conséquence de ce malaise généralisé.
Avec l’arrivée des NTIC, la bonne vieille prostitution est mise à rude épreuve. On est à se demander si elle teindra encore longtemps. Internet a libéré les mœurs et décomplexer les femmes en Afrique. A Abidjan, Ouagadougou, Douala, Yaoundé, Accra, Libreville et même dans les villes les plus reculées où l’électricité n’est pas toujours au rendez-vous, de jeunes personnes, filles comme garçons ont des yeux rivés sur leurs écrans d’ordinateur pendant de nombreuses heures. Elles et/ou ils surfent sur des sites de rencontres « à la recherche de l’âme sœur » pour faire joli mais très souvent ces internautes d’un nouveau genre y vendent tout simplement leurs charmes.
En Occident, où sont installées de nombreuses jeunes femmes d’origine africaine, le phénomène « s’est complètement dénudé. » Les nouvelles maîtresses du jeu s’affichent dans ces sites, nouveau marché à ciel ouvert du sexe, dans leur plus simple appareil au grand bonheur des mâles avec en prime des annonces fort expressives. Morceaux choisis trouvé sur l’un de ces hauts lieux de libertinage : « A louer, jeune femme africaine. Suis une jeune femme Black de 24 ans, 1m69, 57 Kg, 95D, naturelle, des tétons bien sensibles au toucher. Je suis sexy, aguicheuse, sensuelle cochonne, attirante. Je suis open à vos désirs, charnels. Je reçois dans un cadre discret et convivial. Je ne réponds pas aux appels masqués ni mail. » ou encore « A vendre - Ma chatte en chaleur. Jeune black vous reçoit sur RDV à l'hôtel pour moments de plaisir intense partagé. Découvrez moi : câline, très sexy, sensuelle, douce, chaude, sans tabous, chatte gourmande épilée, seins de rêve 90D, taille fine, fesses bien cambrées. » Mais surtout ceci : « Je suis une jeune black de 28 ans très belle et très sexy j'aime le sexe alors appelez-moi et vous ne le regretterez pas car je suis très chaude. » Les tarifs pour une passe vont de 100 à 250 EUR l’heure.
Une visite rapide de ces sites bien connus des spécialistes et aficionados révèle une présence massive de jeunes femmes africaines ayant pour certaines une activité quotidienne et d’autres qui ont, tout simplement, choisi cette voie. Celle de l’argent facile entretenant ainsi l’illusion d’une Europe-Eldorado. Plongées très souvent dans des difficultés quotidiennes (loyer à payer, ration alimentaire, vêtements, etc.) nombreuses sont les étudiantes africaines qui se sont retrouvées sur la toile où elles vendent incognito leurs charmes. Elles ne sont pas les seules malheureusement : les garçons s’y sont mis aussi.
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Voici une autre annonce qui retient le visiteur de l’un des sites : « Jeune black 24 ans d’origine ivoirienne habitant Bruxelles recherche rencontre sexe avec femmes 18-60 ans et couple intéressé. Prix à discuter. » A Lyon, à Paris, à Toulouse en France, à Amsterdam au Pays-Bas, à Bruxelles, à Anvers en Belgique, de nombreuses personnes d’origine africaine tiennent de réseaux de prostitution qui finissent toujours par tomber en délicatesse et les polices occidentales réussissent ainsi à les démanteler.
Plus grave encore, certaines familles africaines cotisent de l’argent aujourd’hui pour envoyer l’un(e) des leurs - et parfois c’est la maman qui se propose – en Europe « travailler ». On imagine alors mal une femme d’une quarantaine d’années qui débarque à Paris, Bruxelles, Amsterdam, Berlin, Madrid ou ailleurs faire autre chose que le plus vieux métier du monde. Les histoires de « ces mamans-prostituées en Europe » font la une des journaux et sites d’informations africains tous les jours