• A partir de l’année prochaine, le gouvernement projette d’arrêter l’intégration automatique des enseignants
• Le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative pourrait organiser un concours
• Ce concours sera destiné à l’intégration des enseignants sortis des écoles normales.
L’admission au concours de l’Ecole normale supérieure ou de l’Ecole normale supérieure (Ens) ou de l’école normale supérieure d’enseignement technique (Enset) ne garantira plus l’intégration à la fonction publique à compter de l’année 2023. Les ministres en charge de l’Enseignement supérieur et de la Fonction publique ont pris cette résolution le 11 mai dernier au terme d’une séance de travail tenue à Yaoundé. Jacques Fame Ndongo et Joseph Le ont transmis leurs « propositions » au ministre secrétaire général des services du Premier ministre par correspondance en date du 19 mai.
Les deux ministres ont pris six résolutions dans ce document cosigné. Entre autres, celles de « considérer l’année 2022 comme une année transitoire au cours de laquelle le Minesup procéderait à l’organisation des concours dans les Ens et Eset ; de maintenir les droits acquis aux étudiants admis jusqu’en 2022, qui seront automatiquement intégrés dans la Fonction publique à l’issue de leur formation ».
L’autre résolution est de « séparer dès l’année 2023, les fonctions de formation et celle d’intégration à la Fonction publique ; ce qui induit que le Minesup continuera d’organiser les concours d’entrée dans les huit Ens et Eset tandis que le Minfopra procédera à l’organisation des concours directs pour l’intégration des lauréats des Ens et Enset dans le fonction publique de l’Etat en tenant compte des besoins exprimés par le Minesec (ministère des Enseignements secondaires, Ndlr), ainsi que des disponibilités budgétaires », peut-on lire.
En clair, les étudiants qui se forment en ce moment au sein des Ens et Enset seront intégrés à la fonction publique de l’Etat, selon le Minesup. Ceux qui seront admis dans ces écoles en 2022, bénéficieront aussi de l’intégration automatique à la fonction publique. Ceux des étudiants qui entreront dans les Ens et Enset en 2023 qui sertiront en 2025 ou en 2026 devront présenter le concours direct d’intégration ouvert par le Minfopra. Il en sera ainsi, comme chez leurs camarades de l’agronomie, de la communication, de la santé, etc.
Cependant, le ministre d’Etat ministre de l’Enseignement supérieure parle de « propositions », dans une sortie dénonçant la diffusion de cette correspondance. Selon le Pr. Jacques Fame Ndongo, « il s’agit d’une proposition conjointe de deux membres du gouvernement soumise à la haute sanction de leur supérieur hiérarchique. Aucune décision n’est encore prise », précise le chancelier des ordres académiques.
Ces propositions tombent néanmoins dans un contexte où les enseignants revendiquent le paiement du complément salarial, la régularisation des avancements, des primes de sujétion et autres. Dans le même temps, il existe une insuffisance criarde d’enseignants dans les établissements d’enseignement secondaire général et technique.