Actualités of Wednesday, 8 December 2021

Source: La Voix du Centre

Enseignement secondaire : les grandes réformes de l’Office du Baccalauréat

Étienne Roger Minkoulou implémente une révolution numérique, qui porte déjà des fruits Étienne Roger Minkoulou implémente une révolution numérique, qui porte déjà des fruits

Arrivé à la tête de l’Office du baccalauréat (OBC) en 2018, Étienne Roger Minkoulou implémente une révolution numérique, qui porte déjà des fruits.

Depuis son arrivée à la tête de l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC), en janvier 2018, Étienne Roger Minkoulou se tient loin des médias. Les Camerounais ignorent presque tout de cet enseignant chevronné de physique, ancien directeur des examens, des concours et de la certification au ministère des Enseignements secondaires (Minesec). C’est un homme de l’ombre, qui travaille à imprimer sa marque dans cette institution, gérée pendant quinze années consécutives par Zacharie Mbatzogo.

Comment faire oublier ces longues années Mbatzogo ? « On ne vendait pas cher la peau de l’ours. Mais on doit bien admettre qu’il nous a surpris », raconte un enseignant en poste à Yaoundé, sous le couvert de l’anonymat. Pour ce dernier, Étienne Roger Minkoulou a apporté du neuf depuis sa nomination en lançant un ambitieux et vaste chantier de digitalisation.

Ce chantier est lancé depuis la session du baccalauréat et du probatoire de l’année 2019. Un coup d’essai, qui s’est avéré être un vrai coup de maître. Pour passer le pas, il a fallu roder tous les maillons de la chaîne. Des experts en informatique ont été recrutés pour assurer ce basculement vers le numérique.

Des séances de simulation ont été multipliées pour l’arrimage de l’OBC à cette nouvelle donne. Un premier essai qui a convaincu l’OBC de poursuivre cette révolution numérique. Trois ans après, le processus de délibération des examens se fait de façon numérique.

Étienne Roger Minkoulou n’a pas gardé secret les raisons de cette révolution numérique. Il a toujours expliqué que l’objectif recherché est d’améliorer l’organisation du baccalauréat et du probatoire, les deux examens qui dépendent de l’OBC.

Au moment de lancer cette digitalisation tous azimuts, le directeur a fait savoir qu’« il était question qu’on interroge la qualité des applications numériques mises à la disposition de l’implémentation des actions des examens lors de la session précédente. Ceci afin qu’on puisse les améliorer au cours de la session de 2019 ».

« Nous avons des applications adaptées aux résultats issus de cette concertation avec tous les maillons de la chaîne des délibérations avec entre autres recommandations en amont, de gérer les absences des candidats ou les démissions, de renforcer les capacités des teneurs de procès-verbaux numériques », avait expliqué le directeur au terme d’une concertation.

L’approche par compétences

Mais cette numérisation s’étend désormais sur tout le processus des examens de l’OBC. Ce n’est plus seulement une question de délibérations. Le processus commence à partir des inscriptions jusqu’à la proclamation des résultats. Au début du processus, les frais d’examens sont désormais transférés directement dans les caisses de l’ayant droit via MTN Mobile Money (Momo) ou Orange Money (OM).

« Nous voulons apporter une nouveauté en ce qui concerne par exemple, les relevés de notes car nous n’aurons plus que des relevés de note des enseignants qui sont dans les salles de correction et, aussi que ces relevés soient accompagnés des relevés de notes numériques pour que les délibérations ne soient plus qu’une histoire de vérification », précise Étienne Roger Minkoulou.

Il n’y a pas que lui qui est enthousiaste. « Grâce à l’utilisation de l’outil informatique, les erreurs sont facilement repérables sur les listes ainsi que les notes », se réjouit, Laurent Nseyep, enseignant de sciences de la vie et de la terre (SVT) au collège Adventiste de Yaoundé. Dans le principe, l’OBC a créé une plateforme sur laquelle sont introduites toutes les données relatives aux examens. Auparavant, tous les dossiers étaient physiques. Aujourd’hui, chaque établissement entre ses données sur une plateforme numérique. C’est la phase d’inscription. La numérisation intervient aussi pendant les délibérations. Un des membres du jury vient avec un ordinateur. C’est ce dernier qui saisit toutes les informations qui Sont enregistrées dans une clé USB, qui sont acheminées à L’OBC. Et le tour est joué.

Toutefois, cette révolution numérique ne fait que commencer. Si Étienne Roger Minkoulou a le mérite d’avoir commencé, il lui faut maintenant travailler à la sécurisation du système. C’est parce qu’il n’y a pas encore de sécurité que l’OBC ne prend pas le risque de publier les résultats quelques heures après les délibérations.

Pourtant c’est possible. Il suffit que chaque centre de délibération envoie les résultats par Internet à Yaoundé. Mais rien ne garantit qu’il n’y aura pas des fuites dommageables. A la place, l’OBC a choisi de faire acheminer les résultats dans des clés USB, le temps de garantir la sécurité.

Sauf que la sécurité n’est pas le seul défi que le directeur doit relever lors des prochaines sessions, à commencer par cette année scolaire. Car la correction des épreuves est pointée du doigt. Pour cause, le passage de l’approche par objectifs (APO) vers l’approche par compétences (APC) a créé un véritable carambolage au moment des corrections.

La faute au fait que plusieurs correcteurs, comprennent encore passablement l’APC. Sauf qu’à la réalité, cet aspect des choses relève aussi de la responsabilité des inspecteurs pédagogiques.