Actualités of Tuesday, 29 August 2017

Source: camer.be

Enseignements secondaires: des élèves dénoncent une anarque du Minesec

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Malgré la mise en garde du Minesec, ils sont contraints...Les élèves sont contraints de payer 500 francs Cfa pour la certification de leurs bordereaux de réussite aux examens scolaires tandis que les parents subissent des pressions financières pour les recrutements.

Mercredi 23 août 2017, il est un peu plus de 11 heures. Au hall de la délégation régionale des enseignements secondaires de l’Est, une vingtaine d’usagers sont assis sur les bancs et d’autres font des va et vient dans les couloirs des bureaux. La plupart sont des élèves venus d’horizons divers pour deux raisons précises. D’aucuns pour le retrait des diplômes déjà disponibles, d’autres pour la certification des bordereaux de réussite aux examens scolaires.

Pour le retrait des diplômes, tout se passe comme sur des roulettes. Après quelques civilités d’usage qui consistent à remplir une fiche de retrait et la présentation de votre pièce d’identité, vous êtes immédiatement servi par une gentille dame. Elle, c’est l’arbre qui cache la forêt. Car parmi les usagers, nombreux ruminent une colère sourde. Il s’agit de ceux qui attendent la certification de leurs bordereaux de réussite aux examens de la session 2017.


La fatigue se lit sur leurs visages. Certains changent par intermittence de position pour tromper le temps et se jouer de la fatigue. De temps en temps, ils vont lorgner un bureau et piaffent d’impatience à leur retour. Leurs documents en fait ont été reçus et rangés dans le parapheur par une dame dont le bureau est situé juste en face de celui du sous-directeur des examens, des concours et de la certification. A l’intérieur, les protagonistes parlent à mi-voix. « Avant de remettre votre bordereau de réussite, elle vous exige 500 franc Cfa sans savoir pourquoi.

Ce qui n’est pas normal dans un service public. Et c’est depuis 09 heures que j’ai déposé mon bordereau de réussite pour signature » se lamente un étudiant finissant de l’Eniet de Bertoua. L’attente fut longue pour ce dernier qui voulait déposer un dossier pour dispenser des cours de vacation dans un établissement scolaire de la place. « C’est une arnaque à petite échelle qui se développe dans cette structure », fulmine un autre élève contraint de débourser 500 francs Cfa pour certifier son bordereau de réussite au Cap.

Comportement déloyal

Vers 13 heures, la file des usagers s’allonge. Ceux qui sont venus un peu plus tôt ce jour commencent à s’impatienter. « Le sous-directeur des examens, des concours et de la certification n’est pas dans son bureau. Il est sorti pour la pause juste après avoir suivi les nominations des nouveaux délégués départementaux », renseigne un personnel de la délégation régionale. A l’extérieur, certains personnels commentent et analysent les nominations de certains de leurs collègues. « Si vous ne voulez pas certifier nos documents vous nous remboursez notre argent », lancent certains élèves impatients. Les plus téméraires n’hésitent pas de faire pression sur la dame de l’accueil.

« Prenez votre mal en patience, mon chef a déjà signé vos documents. Il sera là d’un moment à l’autre pour que je récupère le parafeur», rassure-t-elle.
Finalement autour de 16 heures, le sous-directeur des examens, des concours et de la certification sera de retour dans son bureau. Difficile de savoir la direction qu’a pris l’argent collecté à longueur de journée. Puisqu’aucun reçu n’a été délivré aux usagers. Un enseignant qui connaît bien cette pratique indique que « c’est en cette période que certains responsables du ministère des Enseignements secondaires se font du beurre ».

Il banalise ce comportement déloyal en indiquant que « contrairement aux autres fonctionnaires, les enseignants au Cameroun ont de la peine à joindre les deux bouts ». Le cas de la sous-direction des examens, des concours et de la certification n’est pas atypique. A l’Est, les rackets des parents d’élèves dans les établissements scolaires montent d’un cran et se comptent en centaines de milliers de francs Cfa en cette veille de rentrée scolaire 2017-2018. Que faire alors pour enrayer de telles pratiques ? Là est toute la question.