On le savait diminué physiquement bien avant sa sortie du gouvernement. Pendant ses derniers mois passés à la tête du ministère des Enseignements secondaires, Louis Bapès Bapès, claudiquant, ne se déplaçait presque plus sans une canne. Ses voyages en Europe s’étaient transformés en séjour médical. Ces derniers jours, l’état de santé de Louis Bapès Bapès, semble s’être aggravé. Ce qui a conduit à son hospitalisation dans une formation sanitaire, notamment à l’hôpital central de Yaoundé où il est actuellement interné dans une chambre du pavillon haut standing.
Ses soucis de santé coïncident avec une procédure judiciaire contre lui qui s’accélère. En effet, d’après nos sources au Tribunal criminel spécial, Louis Bapès Bapès est attendu au courant de la semaine prochaine, la première de l’année 2016, au cabinet du président de cette juridiction, Yap Abdou, vraisemblablement pour le « dernier interrogatoire » de l’accusé Bapès. Il s’agit d’un rituel qui est effectué avant l’ouverture d’un procès criminel. L’affaire Bapès Bapès étant prévue pour démarrer le 15 janvier 2015 camer.be. Ceci constituera le volet 2 de ce qui est en réalité convenue d’appeler l’affaire ministère des Enseignements secondaires (Minesec) et ministère public contre Louis Bapès Bapès et autres. Cet ancien ministre est renvoyé en jugement pour le détournement de 550 millions FCfa qu’on lui impute.
Les accusations en rapport avec ce montant portent essentiellement sur les primes et perdiems indûment payés aux responsables du ministère des Enseignements secondaires dans le cadre de l’organisation des examens et concours au titre des exercices 2005-2009, période auditée par la mission du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe). L’ancien directeur général de la Magzi sera jugé libre au Tcs contrairement à trois de ses coaccusés incarcérés depuis quatre ans à la prison de Kondengui. Ceux-ci répondent dans le volet 1 des mêmes faits reprochés à l’ancien ministre dans une première procédure en cours du jugement au Tcs. Les deux prochaines audiences prévues les 5 et 6 janvier 2015 seront consacrées à l’audition de Rouly Mbila, ancien directeur des examens et concours au Minesec.
A l’époque du déclenchement des poursuites au Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi, le juge d’instruction de cette juridiction avait procédé à une jonction de procédure. Catherine Abena, ex-secrétaire d’Etat aux Enseignements secondaires (décédé) et 25 autres collaborateurs du Minesec d’alors étaient renvoyés devant les tribunaux. Le ministre luimême avait été épargné dans ce volet 1. Il est rattrapé dans ce qui sera le volet 2. Quatre ans après.