Actualités of Saturday, 14 November 2015

Source: cameroon-info.net

Epervier : Francis Dooh Collins évaporé !

Tribunal criminel Spécial Tribunal criminel Spécial

Francis Dooh Collins l’un des acteurs du déclanchement de l’Opération épervier est introuvable. Il avait été entendu en mai 2013, par Emile Zéphirin Nsoga alors procureur général près le Tribunal criminel Spécial (TCS), sous la «présomption de déclaration diffamatoire et dénonciation calomnieuse», apprend-on des colonnes du Quotidien de l’Economie du vendredi 14 novembre 2015.

D’après le mandat confié à la police judiciaire, il devait fournir des explications sur « informations relatives aux comptes bancaires attribués à certaines personnalités camerounaises faisant l’objet de poursuites judiciaires pour détournement de deniers publics et contenus dans des fichiers qu’il a déposé à la chancellerie au cours de l’année 2010», nous dit-on dans le journal.

En effet, le vice-premier ministre Amadou Ali alors ministre en charge de la Justice avait reçu des fonds s’élevant à 800 millions de FCFA, pour «traquer les comptes bancaires de certaines personnalités du pouvoir», apprend-on. Niels Marquardt, ambassadeur des Etats Unis au Cameroun d’octobre 2004 à avril 2007, a joué les entremetteurs entre Amadou Ali et Francis Dooh Collins.

Ce dernier est alors présenté au ministre de la Justice par l’ambassadeur comme le promoteur d’un «cabinet en intelligence économique à Genève qui a l’expertise de l’audit des banques et qui peut aider à mettre en place des procédures d’investigations financières internationales et des commissions rogatoires ».

De cette collaboration nait la « liste noire ». La « liste ALI » sur la base de laquelle est lancée l’Opération Epervier en 2006. La fameuse liste permet l’arrestation entre autre de Gilles Roger Belinga ou encore Emmanuel Ondo Dong. Cependant, pour certaines personnalités, les procès dévoilaient les insuffisances de cette liste. Par ailleurs, un compte à Exim Bank China pourvu de 400 millions de FCFA avait été attribué à Laurent Esso, ministre d’Etat en charge de la Justice. La véracité de ces attributions de comptes n’a jamais été établie.

A en croire les colonnes du journal, la plupart des tuyaux d’Amadou Ali «étaient bidonnés par des sources qui avaient compris combien ils pouvaient gagner en vendant les plus gros montants de solde dans les comptes bancaires fictifs», lit-on. Le Vice-premier ministre est actuellement en évacuation sanitaire et l’expert en intelligence économique volatilisé.