L’Ex-recteur est accusé de l’utilisation de l’argent de-l’université à titre personnel. Pour instruire l’affaire, le tribunal hautement composé était présidé par le Président Iroume qu’assistaient les Vice-présidentes Ngo Minyem et Luma. Le banc du Ministère public (l’accusation) était occupait par le Procureur général Tchoussi André. Le Professeur Bekolo Ebe était assistait de ses deux conseils.
Le volet de cette accusation porte essentiellement sur l’obtention ou la rétention des biens publics de l’université de Douala à des fins personnelles Pour ce faire, l’ancien recteur au cours de son interrogatoire a botté en touche le rapport de la mission de contrôle du CONSUPE socle de l’accusation. Le premier chef d’accusation porte sur le DBP de la somme de 161.430.467 francs issue de l’utilisation des agents de l’université pour les besoins personnels dont le préjudice est de 4.548.500 francs.
En réponse, le recteur a déclaré qu’à l’audience du 5 mai 2021, le témoin de l’accusation, Sieur Mpouli Mpouli Joseph avait qualifié cette accusation de faute de gestion. Le Pr, excité, a demandé si jouir d’un avantage prévu par la réglementation est un détournement de biens publics (DBP). C’est une singularité dans les annales de la République a-t-il chuté. La somme querellée 4.548.500 francs représente les charges du personnel domestique (domesticité) dont la réglementation lui donnait droit (membres du gouvernement et assimilés)
À propos des avantages excessifs, notamment la somme de 58.385.000 francs à lui imputée, le Pr d’un ton doctoral, voire cantonal, a déclaré que ces avantages découlent des textes particuliers. Il a cité les diverses résolutions du Conseil d’Administration de l’université y relatifs, les allocations mensuelles d’appui aux divers responsables, en sus d’autres textes survenus en 1993, 1998 et 1999.
L’accusation reproche en outre au Pr Bekolo Ebe la non application de la retenue de garantie sur les marchés, soit un montant de 8.633.581 francs. Le Pr, véritablement dans son registre, a précisé que c’est une consignation. Avant de questionner : « Comment peut-on détourner une
consignation…cette somme n’existe pas…la retenue n’a pas été faite ». Bref, il s’est exclamé : « On ne détourner que ce qui existe ». Dans ce volet querellé, il s’agissait de six marchés mis en cause.
Le Pr Bekolo Ebe est poursuivi dans le même volet de paiement d’une prestation sans contrepartie effective pour un montant de 32.170.726 francs sur les commandes et lettres-commandes. L’Ex-recteur de la cité économique est accusé en outre de l’application illicite des prix d’un montant de 21.85.909 francs par le cumul de non logement d’une part, et d’un logement de fonction pour un montant de 16.000.000 francs d’autre part.
Ces trois chefs d’accusation n’ont pas été abordés à l’audience de céans. Et pour cause, durant cinq heures d’horloge, le Pr Bekolo Ebe (septuagénaire), debout dans le box comme témoin assisté a, durant ses interventions, distillé un cours d’économie, de droit et de fiscalité au tribunal et surtout à l’assistance qui n’avait l’œil et l’oreille que pour ce natif du Nyong et Mfoumou, région du Centre. Personne n’a vu l’heure passée lorsque l’audience a été suspendue à une heure avancée de l’après- midi.
En rappel, les chefs d’accusation ci-dessus, énumérés sont à charge à titre personnel contre le professeur Bekolo Ebe. Dans la mesure où il est accusé de détournement de biens -publics en coaction avec ses anciens collaborateurs dans la présente cause, dont deux chefs d’établissements et deux agents administratifs non comparants en fuite
Par ‘ ordonnance du Juge d’instruction du Tribunal criminel spécial du 20 septembre 2019, le Pr Bekolo Ebe Bruno et autres sont accusés à Douala, ressort du TCS, courant 2008-2010, en tout cas dans le temps légal des poursuites, par quelque moyen que ce soit, obtenu ou retenu frauduleusement les fonds publics. À l’entame de la procédure, les accusés présents à l’audience ont plaidé non coupables. Ils ont régulièrement comparu assistés de leurs avocats. Ils bénéficient de la présomption d’innocence (Cf Article 8 du Code de procédure pénale). Le Pr Bekolo Ebe a été déjà acquitté dans une précédente procédure.
L’accusation portait sur le non reversement de la TVA à la Caisse nationale de prévoyance sociale. L’audience de céans a été suspendue pour être reprise les 8 décembre 2021 et 25 janvier 2022