Quand je pense à l’affaire MINEPAT (ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire) contre Pierre Nyemeck et Cie en cours au Tribunal de condamnation systématique (pompeusement appelé Tribunal criminel spécial), quand je pense à cette parodie de procès qui coûte la liberté à un syndicaliste, je ne peux m’empêcher de dire que ceux qui prennent au sérieux le dictateur camerounais Paul Biya dans sa soi-disant lutte contre les prévaricateurs de la fortune publique sont soit naïfs soit de mauvaise foi.

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Du 22 au 23 mars dernier au Tribunal de condamnation systématique (TCS), l’ancien chef du bureau des engagements Remy Assae Assae, l’un des accusés dans l’affaire du détournement de 347 millions de F CFA au MINEPAT a déclaré qu’à la mi-octobre 2015, il avait ordonné l’annulation du dossier de paiement du marché fictif de construction de 3 délégations départementales du MINEPAT d’un montant de 347 millions de F CFA faute d’avoir eu les décomptes dans un délai de 3 mois.

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Mais quelques jours plus tard, le directeur des programmes d’investissement et des projets, Kue Ledoux, a autorisé le réengagement dudit paiement. A l’origine, une lettre d’un certain Evina Ndo (dont on ne se souvient pas de l’existence au MINEPAT) du 28 octobre 2015 adressée au ministre de l’époque Louis Paul Motaze. Dans cette lettre, il était suggéré au ministre de réintroduire ce dossier annulé dans le circuit de paiement.

C’est ainsi que le contrôleur financier Madame Ngolle Diane (épouse de Ngolle Ngwese Philip, ancien ministre des Forêts) a procédé à l’édition des cartons en vue du paiement frauduleux. D’après M.Assae Assae, les cartons qui ont abouti au paiement des 347 millions de F CFA ont été édités le 25 novembre 2015 hors du circuit habituel. D’où le paiement à Afriland First Bank au profit d’un certain Awono Patrick et Ndzié Ernestine, proches de Louis Paul Motaze. La domiciliation bancaire des entreprises bénéficiaires du marché était plutôt Union Bank.

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Voilà comment Louis Paul Motaze, neveu de feu Jeanne Irène Biya (dont de Paul Biya) a organisé l’évaporation des centaines de millions de nos francs des caisses de l’Etat en engageant, liquidant et en ordonnançant le paiement d’un marché fictif au MINEPAT au profit de personnes qui lui sont proches. Pour le récompenser, son oncle l’a nommé ministre des Finances le 2 mars dernier pour continuer à butiner le maximum d’argent possible, au nom de la famille présidentielle. Et on nous parle de lutte contre la corruption.

Laurent Esso, comme vous aimez montrer que vous utilisez le TCS pour vous positionner comme dauphin, faites alors interpeller Louis Paul Motaze, on voit. Lutte contre les prévaricateurs, n’importe quoi !