Actualités of Thursday, 20 January 2022

Source: Kalara

Epervier : un comptable de Manaouda Malachie condamné à la prison à vie

Un comptable de Manaouda Malachie condamné à la prison à vie Un comptable de Manaouda Malachie condamné à la prison à vie

Il a été sanctionné pour n’avoir pas pu justifier l’utilisation de grosses sommes d’argent retirées au Trésor au profit d’un programme du ministère de la Santé publique.

Le fonctionnaire à la retraite Angelo Jeannot Beye Bedjel vient de perdre sa liberté de mouvements. En tout cas, bien qu’en fuite, il écopé le 28 décembre dernier de la peine à l’emprisonnement à vie devant le Tribunal criminel spécial (TCS).

Les juges l’ont déclaré coupable du détournement allégué de 304 millions de francs. Un forfait opéré lorsqu’il occupait les fonctions de régisseur (caissier) de la Facilité international d’achat de médicaments (Fiamj entre 2011 et,2020 Bon à savoir : le Fiam est un programme logé au ministère de la Santé publique (Minsanté).

En effet, le sort de M. Beye Bedjel a été scellé en deux audiences. Ouvert le 12 novembre dernier, son procès s’est achevé un mois plus tard le 28 décembre comme déjà souligné. Dans ce dossier, contrairement à d’autres procédures, le ministère public n’a pas eu besoin de faire entendre des témoins. 11 s’est seulement contenté de verser au dossier du tribunal une série de pièces pour asseoir les griefs retenus contre le condamné. Dans son réquisitoire, il a expliqué que l’accusé avait été nommé régisseur de la Fiam en 2011.

A ce titre, il était habilité à effectuer des retraits de fonds dans le compte dudit programme ouvert dans les livres de la Paierie générale du Trésor. 11 était censé effectuer ces décaissements de fonds que sur autorisation du coordonnateur du programme. En 2020, M. Beye Bedjel a pris sa retraite.

Les malheurs de l’accusé résultent d’une plainte déposée contre lui par le ministère de la Santé publique. En fait, le forfait au centre du procès a été mis en lumière lors de l’installation de son remplaçant. L’accusé s’était absenté à la cérémonie de «passation technique de service».

C’est en procédant à la coupure des écritures comptables que «le régisseur entrant, Patrick Zokou Talla, a mis en évidence des irrégularités sur la gestion du compte» du programme. Dans son audit, M. Zokou Talla prétend avoir découvert que son prédécesseur a’ effectué un virement de 1,3 milliard de francs sans pièces justificatives. Be plus, l’accusé a retiré 303,9 millions de francs «en espèces sans justificatifs de leur utilisation».

Décaissement régulier

Mais le procureur indique que lors des investigations supplémentaires, «le montant de 1,3 milliard de francs a été justifié parles agents du ministère plai gnant», le Minsanté. Le préjudice a par conséquent été consolidé au montant de 303,9 millions de francs, affirme-t-il. Avant d’expliquer que «l’analyse croisée des données obtenues à la Paierie générale du Trésor montre M. Beye Bedjel a effectué des retraits dans le compte querellé à hauteur de 240,5 millions de francs sans autorisation du coordonnateur.

«Tandis qu’aucun compte d’emploi n’était disponible à date pour l’utilisation de la somme de 63,1 millions de francs, bien que décaissé régulièrement», indique le procureur, précisant que le mis en cause ne s’est présenté à aucune phase de la procédure parce que en fuite.

Pour retenir la culpabilité de l’accusé en motivant leur arrêt, les juges ont estimé que le mis en cause, «conscient que la gravité des faits commis, s’est soustrait à la justice traduisant ainsi une carence d’arguments propices pour contredire l’accusation». Le tribunal a dit «tirer toutes les conséquences de droit liées de la fuite de l’accusé et de le déclarer coupable». Outre la peine d’emprisonnement, M. Beye Bedjel est condamné à payer à l’Etat du Cameroun des dommages et intérêts à hauteur du montant déclaré détourné.

Lancée en 2006, la Fiam est un mécanisme porté par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les fonds issus Je ce programme proviennent des prélèvements effectués tors de la vente des billets d’avion à travers le monde. L’argent récolté est reversé aux pays sous-développés pour leur permettre d’acquérir, au meilleur coût, des traitements pour les malades du sida, du paludisme et de la tuberculose.»