Jeune Afrique indique que dans le sillage de cinq leaders séparatistes déjà condamnés aux États-Unis entre novembre et mars 2022, avec des peines allant de 4 à 5 ans de prison et des amendes totalisant au moins 30 000 dollars (environ 18 millions de francs CFA), Eric Tataw Tano risque-t-il de rejoindre leur rang ? Les chefs d'accusation qui pèsent sur ces individus incluent l'exportation illégale d'armes à feu, de munitions et d'équipements militaires destinés aux combattants séparatistes, entre autres. Une enquête approfondie de ses finances pourrait être imminente, sous la supervision de la justice américaine.

En 2019, Eric Tataw Tano avait collaboré avec le Dr Ikome Sako, un autre leader séparatiste, pour collecter la somme de 500 millions de francs CFA au sein de la diaspora camerounaise favorable à la sécession ambazonienne. Toutefois, des désaccords sur la gestion de ces fonds ont provoqué une rupture entre les deux hommes, Sako accusant Tataw Tano de transformer la crise anglophone en une entreprise lucrative, au détriment de la véritable lutte pour la libération, révèle Jeune Afrique

Aux États-Unis, Eric Tataw Tano s'est fait remarquer par son train de vie opulent, attirant l'attention du puissant Bureau fédéral d'investigation (FBI), qui a déclenché des enquêtes pour déterminer l'origine de sa fortune. Les questions se multiplient : cette richesse provient-elle des fonds de l'Ambazonie, ou est-elle issue de détournements de fonds du programme fédéral américain destiné à la lutte contre la pandémie de Covid-19 ? L'étau judiciaire se resserre autour du séparatiste, suscitant la satisfaction d'Emmanuel Nsahlai et de Yaoundé.

Eric Tataw Tano, dont le destin judiciaire aux États-Unis est désormais incertain, pourrait bien devenir un nouvel acteur clé dans la série de condamnations de leaders séparatistes impliqués dans la crise anglophone camerounaise, avec des conséquences potentielles sur l'ensemble du conflit.