Selon les leaders traditionnels, la tragédie d’Eséka appelle à des actions qui ne relèvent pas de la science et que la médecine dite moderne ne maîtrise pas. Depuis mercredi dernier, et ce jusqu’au 29 décembre 2016, ces leaders rassemblés autour de l’association des naturopathes du Mbag, procèdent dans le Département du Nyong-et-Kelle, dans la Région du Centre, à des rites dits de neutralisation et de purification.
L’hôpital de district d’Eséka depuis ce jour présente un décor inhabituel, et qui sied à ces rituels qui y ont été faits en présence du Dr Charlotte Moussi, Délégué régional de la Santé, représentant du Ministre de la Santé publique, et du personnel soignant de la formation sanitaire publique.
Questionné sur le bien-fondé de ces rites, le «Mbambara» Nicolas Bikaï explique: «la famille endeuillée est porteuse de la puce de la mort. Dans les sociétés africaines, si vous avez perdu quelqu’un par accident de la circulation, par arme… un membre de la famille peut subir le même accident mortel quelques jours, des semaines ou des mois après. D’où la nécessité de ce rituel pour neutraliser cette puce mortelle».
Et parlant spécifiquement de la purification, il ajoute: «dans le cadre de la purification dans les hôpitaux, c’est parce que lorsqu’il y a eu des corps surtout en décomposition, il y a des infiltrations qui sont source de maladies et se propagent dans toute la ville. Ceci parce que la médecine moderne ne maîtrise pas bien l’origine de cette morbidité chez les enfants. Donc, il faut à tout prix faire un traitement local».
Il faut dire que quelques jours après le déraillement survenu le 21 octobre dernier, la gare a aussi subi le même rituel. Rituel au cours duquel les leaders traditionnels donnent à boire aux populations une décoction qui aurait, apprend-on, des propriétés thérapeutiques.