Deux jours après le retour de plus de 200 migrants camerounais maltraités en Libye, l’Organisation mondiale pour les migrations révèle l’ampleur de la situation.
Le 22 novembre dernier, L’Organisation mondiale pour les migrations (Oim) a permis le rapatriement de plus de 200 camerounais, victimes d’exploitation et d’abus de toutes sortes sur le territoire libyen. Passé le choc des récits de ces survivants de l’esclavage, les acteurs des organisations internationales affirment que cette vague (la plus importante depuis le début des opérations de rapatriement) n’est que la partie visible de l’Iceberg.
En effet, selon des statistiques de l’Oim, 1700 migrants camerounais sont concernés par le phénomène d’asservissement en Libye. Pour y remédier, cette organisation internationale a lancé depuis le mois de juin dernier, l’initiative « FFUE – OIM, pour la protection et la réintégration des migrants : Cameroun ». Il s’agit pour ladite organisation, d’appuyer les autorités camerounaises pour un retour de ses migrants en situation difficile et leur réinsertion.
Selon les responsables de L’Oim, ce programme se décline en trois principaux domaines d’intervention. Il s’agit d’assurer le retour et la réintégration des migrants ; de sensibiliser la communauté sur les dangers et les risques de l’immigration clandestine, et enfin de renseigner sur les opportunités existantes et autres alternatives à la migration irrégulière. Pour se faire, l’Union européenne à travers le fond fiduciaire a mis à disposition de cette initiative la somme de 3.300.000 euros (soit 2.161 millions de francs Cfa) sur trois ans.
Le programme pour la protection et la réintégration des migrants au Cameroun entend ainsi subventionner la réinsertion de 150 migrants revenus d’Europe, et de 700 autres retournés d’Afrique. « Nous avons dû plafonner le montant des subventions à 500.000 francs. Vous-mêmes vous vous rendez compte de l’ampleur de la situation », nous confie Mr Charles Evina, responsable de ce programme au niveau du Cameroun.
Le gouvernement camerounais, se charge de les insérer dans les différents programmes ministériels mis en place pour la circonstance.
L’ initiative devrait permettre à terme, d’enrayer de manière durable les départs de citoyens camerounais, pour cette aventure périlleuse. En rappel, un vent de dénonciation des cas de vente de migrants comme esclaves en Libye se fait entendre depuis quelques semaines. Dans plusieurs médias, des reportages font état de camps de détention secrets, dans lesquels se déroule un important trafic de migrants en toute impunité.
Jeudi dernier, l’ambassadeur de Libye au Cameroun a reconnu les faits, et a affirmé qu’il faut que les états soient solidaires, pour venir à bout de ce phénomène.