L’affaire Mbapou au Cameroun révèle peu à peu ses secrets, mettant en lumière un réseau d’escroquerie sophistiqué qui aurait siphonné des centaines de millions de francs CFA. Au cœur de ce scandale, Jean Gakam, directeur des opérations d’Afriland First Bank, se présente comme l’une des principales victimes de ce système bien huilé.
Tout commence avec Martin Savom, maire de Bibey, réputé proche de l’entourage présidentiel, notamment de Chantal Biya et du contre-amiral Joseph Fouda. Gakam, convaincu de l’influence de Savom, accepte de payer des frais d’intermédiation mirobolants pour obtenir des facilités administratives. Mais rapidement, les doutes s’installent.
Avec l’aide du colonel à la retraite Atangana Avom, Gakam dépose une première plainte en octobre 2023. Sans suite. Les sollicitations continuent, notamment via un numéro de téléphone censé être celui de Joseph Fouda, fourni par le colonel Gabriel Metogo, un proche du contre-amiral. Pourtant, la personne au bout du fil n’est autre qu’un membre du réseau d’escroquerie.
Le récit de Gakam, détaillé dans le dossier d’instruction consulté par Jeune Afrique, révèle l’ampleur de l’arnaque. Le banquier aurait été pressé de verser jusqu’à 15 000 euros pour un prétendu voyage du couple présidentiel en Suisse. Une demande qui s’avère être un piège.
Malgré les alertes lancées par Gakam et ses proches, l’enquête piétine. Pire, Alain Ekassi, un autre membre présumé du réseau, accuse Gakam de financer des activités illicites. Une tentative de discrédit qui n’empêche pas la vérité de ressortir peu à peu. Une note vocale, fuitée sur les réseaux sociaux, confirme les détails de l’escroquerie et soutient la plainte de Joseph Fouda pour usurpation d’identité.
L’affaire Mbapou, qui implique des figures influentes de l’appareil judiciaire et des renseignements camerounais, continue de dévoiler ses ramifications. Pour Jean Gakam, comme pour les autres victimes, la quête de justice reste un parcours semé d’embûches.