Infos Santé of Monday, 23 November 2015

Source: cameroon-tribune.cm

Essiengbot : Il n'y a plus de place pour le SIDA

Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

Les palmes alignées de l’entrée du village à la mission catholique, théâtre de l’évènement, servent de guide aux visiteurs. Il est un peu plus de 10h ce samedi et le lieu est déjà noir de monde. Le gouverneur de l’Est est annoncé pour présider la cérémonie et personne ne veut rater cette première sortie de Grégoire Mvongo.

L’on y voit des jeunes et vieux sur leur « 31 », attendant l’heure H. Pour la première fois, un village a été choisi pour la tenue des campagnes dénommées « Vaccin social », organisées par le Centre international de référence Chantal Biya pour la recherche sur la prévention et la prise en charge du Vih/sida (CIRCB). Son nom, Essiengbot. Localité située à une quarantaine de kilomètres de Messamena, dans le département du Haut-Nyong, région de l’Est.

D’après le Pr. Alexis Ndjolo, directeur du CIRCB, il fallait à un certain moment que le « Vaccin social », cet ensemble de stratégies (distributions de livres, CD, émissions radio) mis sur pied par le CIRCB pour permettre aux élèves et enseignants en particulier, et aux populations en général, de barrer la route au Sida, soit diffusé dans les villages. Jusqu’à ce jour, les chefs-lieux des régions et des départements ont été les seuls bénéficiaires de ce programme mené en partenariat avec l’Unesco et les ministères des Postes et de l’Education de base.

Le choix porté sur Essiengbot est justifié par la prévalence du Vih. Mais également par la qualité des infrastructures existantes pour le Centre multimédia. Sans oublier l’accueil des populations.
Et celles-ci n’ont pas boudé cette marque d’attention. Dans la salle apprêtée pour la formation des enseignants, l’on compte un peu plus de 120 issus des écoles primaires et secondaires des arrondissements de Messanena et de Somalomo. Durant les échanges, les astuces sont données.

« A la maternelle, vous ne parlez pas de sexe aux enfants. Si l’un d’eux se blesse par exemple, saisissez l’occasion pour dire aux autres, qu’il est interdit de toucher au sang d’autrui ou de jouer avec les objets tranchants. C’est ainsi que vous devez sensibiliser les enfants. Et pour chaque classe, il y a une façon de parler », leur a précisé Rose Jaji Mbah, coordonatrice générale du programme. Avec à ses côtés le gouverneur de l’Est et plusieurs autorités et élites de la région, la coordonatrice a indiqué que le « Vaccin social » est un programme de la première dame, Chantal Biya.

Le Sida a déjà fait de nombreuses victimes dans le pays. L’Est a une prévalence de 6,1%. Chiffre au-dessus de la moyenne nationale. Il est temps, a insisté Rose Jaji Mbah, d’inverser cette tendance. Elle, tout comme le directeur du CIRCB, ont invité les populations à se faire dépister le plus tôt possible, à mettre les enfants nés de mères séropositives sous traitement et à bannir l’allaitement mixte.

Le gouverneur, Grégoire Mvongo a, quant à lui, appelé toutes les populations à mettre en pratique les enseignements et matériels didactiques reçus et à faire bon usage du Centre multimédia mis à leur disposition. Et au nom des près de 1000 âmes de ce village, Sa Majesté Denis Mvodo Ndjolo, le chef, a remercié l’équipe de la première dame pour cette action.