Actualités of Wednesday, 29 March 2017

Source: CameroonWeb

Essimi Menye ne veut pas 'mourir' au Cameroun

Essimi Menye pourrait rejoindre la prison de Kondengui. Essimi Menye pourrait rejoindre la prison de Kondengui.

Essimi Menye pourrait bien rejoindre la prison de Kondengui. La justice camerounaise ne compte pas lâcher sa poursuite contre l'ancien ministre des Finances et de l’Agriculture.

Un mandat d’arrêt a été émis le 14 mars contre cet ancien cadre du Fonds Monétaire International (FMI). Il est cité à comparaitre devant le Tribunal criminel spécial (TCS).

Le magistrat Blaise Wo’o Minko, chargé de l'affaire, a demandé à tout officier ou agent de police judiciaire d’interpeller Essimi Menye à la prison centrale de Kondengui.

Il est accusé de complicité de détournement de fonds publics d’un total d’un milliard sept cent cinquante-six millions cinq cent soixante-dix mille trois cent quatre-vingts francs CFA (1 756 570 380 FCFA).

Essimi Menye épinglé dans des dossiers

Ce n’est pas fini. Le successeur de Polycarpe Abah Abah au ministère des Finances est épinglé dans plusieurs autres dossiers. La justice lui reproche des faits d’une particulière gravité qui pourraient lui coûter une condamnation à vie.



Essimi Menye le sait. Son éviction du gouvernement le 02 octobre 2015 est venue renforcer sa conviction qu’il est désormais dans le collimateur de la justice camerounaise.

Et depuis lors, le natif du département de la Lekié dans le Centre ne souhaitait qu’une chose : quitter subrepticement le pays pour éviter d’avoir à comparaître de nouveau devant la justice.

Le 13 janvier 2014, il avait déjà frôlé la prison. L’ex-Minader avait été entendu par des magistrats du Tribunal criminel spécial (TCS) dans le cabinet de Laurent Esso, ministre d’État, ministre de la justice garde des Sceaux.

À l’époque, Essimi Menye n’avait pas été inculpé parce qu’il était encore ministre en fonction. Et pas seulement, il bénéficiait de l’immunité. Pendant ce temps, la justice préparait les dossiers. La menace, planait au-dessus de sa tête, comme une épée de Damoclès.

Essimi Menye ne veut pas revenir au Cameroun

Un an plus tard, l’ancien ministre de l'Agriculture a été évincé à la suite d’un remaniement ministériel pour permettre à la justice d’agir. Sitôt officialisés les limogeages décrétés par Paul Biya, au lendemain, l’ex-argentier du Cameroun est interné à l’hôpital de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).

Il souffrait d’une hernie discale et était placé sous l'œil vigilant des gendarmes qui le surveillaient en permanence, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La justice s'impatientait. Selon nos sources, Essimi Menye ne voulait pas quitter son lit d’hôpital. Car, à coup sûr, il comparaitra devant la justice.



Pour éviter une comparution, Jeune Afrique révèle qu’il a fait jouer ses réseaux pour obtenir de Paul Biya l’autorisation de quitter le pays afin de recevoir des soins à l’étranger, mais le président n’y semble guère disposé.

Le Chef de l’État le soupçonnait de vouloir mettre en œuvre un stratagème pour passer entre les mains du filet et se cacher à l’étranger comme Jean-Marie Assene Nkou (affaire de l’avion présidentiel), Dieudonné Ambassa Zang (ex-ministre des Travaux publics), Jean-Marcel Dayas Mounoume (ex-DG du Port de Douala), Patricia Daisy Ename (ex-sous-directrice des finances de la CRTV), et Justin Zeh Zeh (ex-directeur des Finances du Feicom).

Et Paul Biya avait raison de s’inquiéter. Essimi Menye après son évacuation aux États-Unis se porte mieux mais renonce à rentrer au Cameroun. Il craint, selon nos sources, une descente aux enfers.

La presse camerounaise lui prête désormais l’intention de vouloir créer son propre parti politique et avoir l’occasion de défier Paul Biya lors de la prochaine élection présidentielle.

En marge d'une mission du FMI en Afrique, Essimi Menye avait condamné avec la plus grande fermeté ces allégations « mensongères » en précisant que « cela ne fait pas partie de ses plans ».

Et d’ajouter : « Je n’ai jamais rien demandé dans ma vie. J’imagine bien d’où vient ce nouveau coup de billard à 12 bandes ! Je ne vais pas commencer maintenant ». « Quant à une création d’un parti politique, j’ai déjà dit et je le redis que je ne le souhaite pas et je pense que ce n’est pas une histoire de parti politique qui va faire développer le Cameroun ».

Le retour d’Essimi Menye au Cameroun a encore de beaux jours devant lui.