Actualités of Thursday, 24 August 2017

Source: cameroon-info.net

Est: Plus de 600 éléphants ont été abattus à Ngoyla

Selon le WWF, plus de 600 éléphants ont été abattus à Ngoyla (Est) entre 2011 et 2015. Selon le WWF, plus de 600 éléphants ont été abattus à Ngoyla (Est) entre 2011 et 2015.

Cette information a été révélée le mardi 22 août 2017 en marge des travaux de validation du plan d'aménagement d'une réserve dans la localité.

D'après un inventaire réalisé par le Fonds mondial pour la nature (WWF), la population des éléphants est passée d'environ 742 individus en 2011 à environ 123 individus en 2015 dans la localité de Ngoyla, Département du Haut-Nyong, région de l'Est. «C'est cette zone qui avait la plus grande population d'éléphants de forêt au Cameroun. Mais l'inventaire que nous avons mené en 2015 relève qu'en moins de dix ans, 75% de ces pachydernes avaient disparu. C'est aussi ici que se trouve le plus grand gisement de fer; l'or est exploité de façon artisanale aux dépens de la biodiversité», renseigne Gille Etoga, responsable du projet Jenge Tridom à WWF, dans les colonnes du Quotidien Mutations, édition du jeudi 24 août 2017.

De son côté, Constantine Itoe, le conservateur de la réserve de Ngoyla rencontré par le quotidien camerounais déplore la ruée des trafiquants vers les espèces emblématiques. «Ils ne tuent ou n'arrêtent que les animaux qui peuvent contribuer à l'écodéveloppement», fustige-t-il avant de se satisfaire de la mise en place par le WWF d'un plan d'aménagement dela réserve de Ngoyla. «Avec le plan d'aménagement, nous allons travailler avec les communautés. Nous pouvons nous retrouver au moins une fois par an pour examiner ce qui n'a pas marché», indique-t-il.

Il regrette cependant l'insuffisance des ressources humaines et logistiques pour sécuriser efficacement les ressources naturelles de cette réserve de biodiversité. Il explique que la réserve de Ngoyla ne compte que 14 éco-gardes.«Selon l'évaluation qui a été faite, un éco-garde peut s'occuper de de 5000 hectares, ce qui fait que nous avons un déficit de 20 éco-gardes. Les braconniers sont souvent plus nombreux en saison sèche (janvier-mars), en saison pluvieuse, leur nombre diminue. Nous utilisons le matériel de navigation et de camping. Nous n'avons pas de véhicule», regrette le conservateur.

Mutations rappelle que le massif de Ngoyla-Mintom avait été placé en conservation en 2000 dans la perspective des financements carbone. Mais en 2009, pour accompagner son émergence en 2035 telle que définie dans le Document de Stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE), le Cameroun va signer des permis d'exploitation minière et forestière dans la zone. La validation le mardi 22 août 2017 à Mbalmayo du plan d'aménagement de la réserve de de Ngoyla s'est déroulée en présence de Joseph Nyongwen, secrétaire général du Ministère des forêts et de la faune.