Le juriste camerounais Éric HEMLEY constate l’échec des juridictions compétentes dans la résolution des crises qui minent la Fédération camerounaise de football. C’est la raison pour laquelle il sollicite l’intervention pressante du président de la République.
1- le juridisme et les juristes ont été cloués au pilori.
Les textes de la Fécafoot (Fédération camerounaise de football), de la Caf (Confédération africaine de football) et de la Fifa (Fédération internationale de football association), maison mère du football, interprétés au Cameroun par les techniciens du droit, n’ont jamais autant divisé les différents protagonistes. Ce ne sont pas les multiples séjours au Tribunal arbitral de sport(Tas), dont le siège est à Lausanne en Suisse, qui pourraient nous dire le contraire. Cette juridiction supra nationale de sport a reçu plus de plaintes venant du Cameroun que de l’ensemble du continent africain ces dix dernières années.
2-la convention cadre entre le ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep) et la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) signée et promulguée en 2014 entre le ministre de l’époque, Adoum Garoua, et le collège des éminences en droit que conduisaient les professeurs Joseph Owona(de glorieuse mémoire) et Adolphe Minkoa She n’a visiblement pas permis à l’instance faîtière du sport-roi de garder une autonomie, surtout financière. La convention signée permettaittoujours à la Fécafoot d’avoir la « chèvre » sur certains aspects techniques et au Minsep de tenir « la corde », une sorte de camisole de contrôle sur le déroulement des activités de la fédération.
3- les acteurs en charge de l’animation du mouvement sportif camerounais et, en particulier, du football se sont toujours regardés en chiens de faïence. Ce regard est devenu à la limite congénital au fil du temps. Car en réalité, l’on a toujours pris les mêmes pour recommencer, je dirais pour continuer l’œuvre de construction de cette situation. À qui la faute? De ce spectacle devenu, au demeurant, ubuesque et burlesque, les responsabilités peuvent être plurielles. Le dire de cette manière est une façon, pour ma modeste personne, de légitimer la théorie du mort kilométrique, laquelle consiste à aller pointer du doigt d’autres cibles. Pourtant, la cible principale est si proche de nous.
On pourra citer « Tollo, Eto’o, Mouelle, Bell, Abdouramane, Brys, Noah, Nkou, etc… ». À bien y regarder, tous ces acteurs font sonner faussement leurs patronymes dans ces conflits qui se multiplient en changeant de facette.
Certains observateurs n’hésitent plus à les considérer comme des plaisantins, des guignols, des farceurs, bref comme des comédiens de service, qui se livrent, coup férir, à une mise en scène de la vie conflictuelle quotidienne. Car le seul responsable de ce tintamarre de désordre, de dissonance et d’humi- liation est le chef de l’Etat du Cameroun, *Paul Biya.* Tous ou presque agissent en son nom et disent poser leurs actes pour la préservation de son image et, partant, de son pouvoir. Comment en sortir? Dans cet imbroglio, les voix se sont déjà élevées sur plusieurs plateformes pour demander au président de la République du Cameroun de siffler la fin de la récréation et du cynisme footballistique camerounais.
Ce dernier a donc plusieurs cartes sur la main : – La dissolution de la Fédération camerounaise de football. Une sorte de décision qui permettra aux acteurs du football local d’organiser ce sport au niveau de la base, en évitant la tricherie qui s’organise actuellement autour de la sélection fanion nationale à travers ses victoires depuis 1982. En réalité, les victoires de la sélection nationale, constituée exclusivement des binationaux, masquent, de manière considérable, le niveau réel de notre championnat. Un championnat qui ne fait plus courir, notamment sur la qualité du spectacle et le manque d’annonceurs sérieux de nature à supporter l’élan du football local. – Une vraie reprise en main du mouvement sportif camerounais en l’affranchissant des « clients au bar » qui ne songent même plus à la préservation de l’image de marque de notre pays.
« Voir un ministre de la République et un ancien footballeur, devenu président de fédération, se disputer le lieu de la tenue d’une rencontre internationale participe de la dégradation de cette image que le président de la république, Paul Biya, doit préserver afin qu’elle ne soit pas ternie ». Cela nous permettra de sortir du piège actuel au sein de l’opinion, où les adeptes de la procrastination ont confisqué la liberté de penser de plus d’un citoyen, les obligeant à prendre position pour tel clan ou tel autre gang. Avec pour seul objectif de se neutraliser au travers des canaux parfois bien communs à tous. Monsieur le président, les solutions pour sortir notre pays de la division actuelle ne manquent pas.
« Prenez simplement vos responsabilités! » Nous avons marre de cette distraction sadique et cynique. Le puissant voisin nigérian a suspendu sa fédération de football à cause de nombreux scandales de corruption, notamment celui lié à l’attribution de la coupe du monde au Qatar 2022. Rien n’est arrivé à ce pays. Personne n’est mort à la suite de cette décision, qui a permis la refondation du football nigérian. Servez-vous de cet exemple!