Actualités of Thursday, 29 June 2017

Source: Patrice Mouna

Etonnantes révélations sur les agents des eaux et forêts

Personne ne respecte les galons. Chaque personne porte le galon de son choix Personne ne respecte les galons. Chaque personne porte le galon de son choix

Le service des eaux et forêts, un corps paramilitaire formé au BTAP, n'a toujours pas de statut. Mais chaque jour ce sont les forestiers qui sont entrain de défendre le patrimoine forestier national contre les grands braconniers lourdement armés. Les forestiers souffrent sur le terrain et certains sont abattus chaque jour par les braconniers, et personne n'en parle. «Comment peut-on prendre un élément et envoyer en mission en forêt avec une arme de guerre. Pourtant il n'a jamais été formé militairement. Quand il est tué par les braconniers, on dit qu'il est maudit», observe un forestier.

Le manque de statut a un résultat déplorable: personne ne respecte les galons. Chaque personne porte le galon de son choix.

Dotations:

«Ici il n'y a pas de dotation (tenues, chaussures, etc. ndlr.). Et quand le ministère des forêts et de la faune (MINFOF) prétend faire une dotation, ils viennent dans une unité où il y'a 60 forestiers par exemple et donnent 8 tenues, sans chaussures, et ils demandent aux autres d'acheter eux-mêmes les leurs», déclare un forestier que nous avons interrogé.



Une tenue de forestier est vendue entre 20 000 et 25 000 francs CFA au quartier. Un forestier recruté avec le CEPE a un salaire déclaré de 50 000 francs CFA par mois sans prime. Celui recruté avec le Bepc a un salaire 80 000 francs CFA par mois. Mais le forestier camerounais attend parfois 2 ans à 4 ans pour commencer à percevoir ce salaire. Depuis 2 ans déjà, il n'y a pas d'avancement, pas de paiement de primes dans ce corps.

«Dans ce ministère il y'a une grosse mafia, mon frère, que personne ne peut comprendre; c'est verrouillé», déclare un autre forestier. Et nos interlocuteurs nous demandent d'enquêter sur le budget de fonctionnement des parcs nationaux, géré par les conservateurs de parcs. «Le grand chef détourne tout l'argent», ajoutent-t-ils. Le MINFOF est dirigé par le ministre Ngole Philip Ngwese, que les forestiers accusent de détournement de leurs dotations, salaires et primes. «Ils ne veulent pas que personne parle, sinon on t'affecte en forêt», dit l'un d'eux. Et il indique que le contingent des forestiers qui est parti en formation en fin d'année 2016, et qui est sorti en janvier dernier, n'avait pas eu de dotation tenue pour partir en formation.



Dans ce corps des forestiers, chacun cherche une tenue au quartier pour partir en formation. Cette situation n'avait pas plu au général de division Philippe Mpai, qui semble s'être fâché au sujet de cette situation déplorable. Pendant son discours lors de la cérémonie de sortie où il a vu les forestiers qui n'avaient pas encore des bérets sur leurs têtes, il avait promis de saisir la hiérarchie (c'est-à-dire le MINFOF Ngole Philip Ngwese), mais rien n'a été fait jusqu'à ce jour.

Le défilé des forestiers du 20 mai 2017, prévu au boulevard du 20 mai à Yaoundé, était annulé à la dernière minute, à cause du manque de tenues. Les forestiers se demandent où sont passées les tenues, prévues au budget et dont l'argent a été débloqué au MINFI. Pourtant aujourd'hui, on trouve les tenues des forestiers au marché noir où elles sont vendues à 20 000 francs CFA la pièce.
Statut.



Quand les forestiers se plaignent, certains au MINFOF leur disent que «si les militaires sont maltraités combien de fois vous?». Ils profitent de la situation de manque de statut des forestiers pour les abuser comme ils veulent.

Nos sources nous ont fourni les images ci-dessous. Imaginez combien d'éléphants abattus en 5 mois seulement, en examinant le nombre des défenses d'éléphants saisis. La biodiversité du Cameroun est en danger. Il faut sauver nos éléphants et d'autres espèces animales et environnementales à protéger suivant les directives de l'ONU. Car à cette allure, il n'entendra plus parler d'éléphants au Cameroun en 2025.



Le corps des forestiers est le premier en matière de saisie des armes au Cameroun. Mais le gouvernement ne veut pas lui donner un statut précis. Pourtant leur demande de statut se trouve au premier ministère depuis 6 ans, sans suite.