Actualités of Sunday, 7 October 2018

Source: camer.be

Etoudi 2018: 6,5 millions de camerounais pour départager 9 candidats

9 candidats en lice vont être départager ce dimanche 9 candidats en lice vont être départager ce dimanche

Au total, 6.598.553 d’électeurs, dont 18.574 de la diaspora, sont appelés aux urnes, dimanche, pour élire celui qui dirigera le Cameroun dans les 7 prochaines années.Contrairement à 2011, où ils étaient 23, il y a cette fois neuf candidats sur la ligne de départ, dont le président sortant, Paul Biya. Le montant de la caution à verser au Trésor public, qui est passé de 5 à 30 millions FCFA, ayant certainement découragé beaucoup de prétendants.

Ainsi, en dehors du chef de l’Etat sortant, Paul Biya, 85 ans dont 36 à la tête du pays et qui est présenté par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), figurent sur la ligne de départ l’enseignant d’université Adamou Ndam Njoya, 76 ans (Union démocratique du Cameroun-UDC), l’avocat Akere Muna, 65 ans (Front populaire pour le développement-FPD).

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Il y a également le juriste Cabral Libii Lingue, 39 ans (Parti Univers), l’économiste Serge Espoir Matomba, 39 ans (Peuple uni pour la rénovation sociale-Purs), l’administrateur civil Garga Haman Adji, 74 ans (Alliance pour la démocratie et le développement-ADD), l’entrepreneur en aéronautique Joshua Osih, 49 ans (Front social démocratique-SDF), le pasteur évangéliste Ndifor Afanwi Franklin, 39 ans (Mouvement citoyen national du Cameroun-MCNC), l’universitaire et avocat Maurice Kamto 64 ans (Mouvement pour la renaissance du Cameroun-MRC).

Dans cette liste, les personnalités ayant déjà affronté la même élection en 2011 sont Adamou Ndam Njoya ((1,73%), Paul Biya (77,989%) et Garga Haman Adji (3,21%).

Le prochain président du Cameroun, un pays qui compte près de 25 millions d’âmes, sera élu au scrutin majoritaire à un tour, et jouira de l’illimitation des mandats réinstaurée par la Constitution révisée en 2008.

Conformément à la loi, le Conseil constitutionnel arrête et proclame les résultats de l’élection présidentielle dans un délai maximum de 15 jours à compter de la date de clôture du scrutin.
S’agissant des forces en présence, si Paul Biya, dont les gigantesques affiches et les gadgets publicitaires ont inondé le pays pendant les deux semaines de campagne, qui jouit des moyens (humains, médiatiques, financiers, logistiques, etc.) de l’État peut être considéré comme le favori, ses principaux challengers, que sont Akere Muna, Cabral Libii Lingue, Joshua Osih et Maurice Kamto, tiennent le langage de la rupture, n’auront point ménagé le président-candidat et bénéficient eux aussi d’une opinion favorable auprès du grand public.

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Selon les intentions de vote publiées par différents instituts spécialisés, M. Biya, suivi selon le cas par ses adversaires suscités, ne devrait pas l’emporter avec plus de 50% des suffrages valablement exprimés.
Le principal inconnu de ce scrutin demeure cependant le taux de participation dans les 24.988 bureaux de vote, disséminés à travers l’étendue du territoire et à l’étranger.

En effet, en dehors des difficultés, signalées à plusieurs endroits jusqu’à vendredi après-midi par des centaines d’électeurs n’arrivant pas à retirer ou à retrouver leur carte d’électeur, le vote, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, reste hypothétique en raison des menaces de violences brandies par les sécessionnistes de cette partie du pays qui compte près d’un million de personnes inscrites sur les listes électorales.
La crise anglophone, qui dure depuis octobre 2016, a déjà coûté des centaines de vies et envoyé des milliers d’habitants desdites régions, et donc d’électeurs potentiels, sur les routes de l’exil au Nigeria voisin ou à l’intérieur du pays.

Pour dire la gravité de la situation, aucun des prétendants à la magistrature suprême n’a mené campagne dans ce que les séparatistes ont baptisé la «république d’Ambazonie».
Alors que les autorités avaient assuré depuis des semaines que l’élection présidentielle se tiendra partout à travers le pays, en milieu de semaine, Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge de la gestion des scrutins et opérations référendaires, a indiqué qu’au moins 3000 bureaux de vote, sur les 4000 établis dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, seront fermés dimanche par mesure de sécurité en rapport avec les menaces que font peser les activistes sécessionnistes.

Cette autre réalité semble de nature à éroder sérieusement l’influence nationale des candidats issus de l’opposition, qui lors des élections précédentes (présidentielle, législatives et municipales) recueillent généralement leurs scores les plus importants dans les régions anglophones du pays.