Tous les Camerounais en âge de voter et sans exception, sont attendus dans les quelque 25.000 bureaux de vote qui seront ouverts sur toute l’étendue du triangle national, à l’occasion de l’élection présidentielle du 07 octobre prochain.

Cependant, des pesanteurs persistent sur la participation à ce grand moment de la vie nationale, des personnes vivant avec un handicap (de type auditif, visuel, moteur, parole et taille), et des minorités encore appelés peuples autochtones.

Le 16 août dernier, lors d’un point de presse tenu à Yaoundé, la Plateforme inclusive des personnes handicapées s’est réunie à l’effet de « présenter le poids électoral que constitue les personnes handicapées au Cameroun ». « 38.000 handicapés », a révélé son directeur exécutif, François Kenfack.
Et d’ajouter : « Il ne s’agit pas de donner les conditions sans lesquelles nous n’irons pas à l’élection. […] Car, la voix d’une personne handicapée compte. Son vote n’est pas handicapé ».

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Lors d’une rencontre organisée quelques jours plus tard (le 14 septembre dernier) avec certains candidats en lice, la même Plateforme relevait pour le déplorer, que le jour de l’élection, « […] les électeurs handicapés munis de leurs cartes d’électeur devraient bénéficier des mesures exceptionnelles ».

« Les personnes handicapées ont jusqu’ici fait leur part d’effort pour l’accomplissement de leur devoir civique. Aujourd’hui, il faut que les textes d’Elecam (Elections Cameroon, Ndlr) soient davantage inclusifs pour qu’elles fassent partie des composantes sociologiques à introduire dans les listes électorales », avait pour sa part, souhaité il y a un an, le président de l’Association nationale des jeunes handicapés du Cameroun (Anajehac), Jean Pierre Fopa, lors d’une rencontre avec les acteurs du processus électoral.

Du côté d’Elecam, l’on assure ne pas avoir fait la sourde oreille au vu des remarques et observations relevées. De l’avis de la vice-présidente d’Elecam, Appoline Marie Abena Ekobena, épouse Amugu, « les personnes qui vivent avec un handicap sont à prendre en compte avec une méthodologie particulière ».

Ainsi, pour le scrutin du 07 octobre prochain, des dispositions ont été prises dans les bureaux de vote, et selon le type de handicap. « Les déficients visuels devront se faire accompagner. Des bulletins à gros caractère et étiquettes en braille ont été confectionnés. Des interprètes seront mis à disposition pour les malentendants.

Pour les handicapés moteurs, des rampes seront aménagées pour l’accès facile dans les bureaux de vote. S’agissant des personnes de petite taille et/ou sur fauteuil roulant, l’urne sera installée à même le sol », confie entre autres, le chef de division et point focal diaspora, personnes handicapées, genre et systèmes des Nations-Unies à Elecam, Patience Fule-Buang Elango.

Elle ajoute que les équipes d’Elecam ont impliqué les minorités dans le processus électoral. « Pour cette catégorie, une communication iconique de reconnaissance et de proximité a été initiée et les langues locales, mises à contribution pour les rapprocher du processus électoral », rassure-t-elle.

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Des mesures qui espère-t-on, tiendront la promesse des fleurs. Notons que lors de la présidentielle de 2011, « 71 bureaux de vote avec des étiquettes en braille » avaient été mis à la disposition des personnes handicapées visuelles et « 12 bureaux de vote pilotes […] dotés de rampes d’accès, d’isoloirs et d’urnes disposées à même le sol », répartis dans six régions (Adamaoua, Centre, Extrême-Nord, Littoral, Ouest, sud-Ouest).