Les grandes manipulations en préparation et en action dénoncées vendredi par Paul Eric Kingue, Directeur de campagne du candidat Maurice Kamto, continuent de se déployer, et il semble que ce n'est pas demain la veille du jour où elles s'estomperont.
Alors que la nouvelle du désistement du candidat du Front Populaire pour le Développement, Me Akere Muna, court depuis vendredi justement, le Directeur Général de l'orgae en charge de la gestion et de la supervision des élections au Cameroun vient de trouver le moyen d'imposer les bulletins de vote du candidat désisté dans les bureaux de vote dimanche, sous prétexte qu'aucune disposition de la loi électorale ne prévoit de désistement d'un candidat après la validation des candidatures.
Nul besoin d'être un partisan de l'opposition pour voir dans cette démarche du Directeur Général d'ELECAM, une pratique du grand format de sorcellerie électorale et la preuve même de son soutien flagrant au parti au pouvoir, le RDPC, et à son candidat à cette élection, Paul Biya, que ses détracteurs dénoncent régulièrement.
Le patron des élections au Cameroun évoque ce qui n'est pas prévu dans la loi électorale, mais oublie qu'il peut lui être opposé que le désistement n'est pas non plus interdit, et que d'un strict point de vue juridique –juridisme pour juridisme- ce qui n'est pas interdit de jure est permis de facto.
A cause de ce type d'indélicatesse politique, monsieur Eric Essousse met les Camerounais dans une situation où ils pourraient élire à la tête du pays quelqu'un qui n'est pas candidat à l'élection.
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Il n'est point besoin de se cacher derrière la qualité de journaliste pour laisser prospérer des manœuvres inconséquentes qui peuvent plonger le pays dans une grave crise politico-institutionnelle.
Une supposition que 60% des électeurs ignorant le désistement de Me Akere Muna décident, en raison des critères qu'ils auront arrêtés au moment de poser l'acte décisif (l'introduction du bulletin de vote dans l'urne) qui n'est pas forcément tributaire de l'opinion qu'ils se sont fait tout le temps de la campagne électorale, de voter pour Akere Muna. Au soir du 7 octobre, le Cameroun se retrouvera avec un président élu qui n'était pas (ou plus) candidat au moment où se déroulait le scrutin. Question : Que fera ELECAM. Placera-t-on à la tête de l'Etat quelqu'un qui n'en veut pas ? Recommencera-t-on les élections avec ce que cela coûte ? Comment ELECAM réussira-t-il à convaincre le candidat auquel s'était rallié le désistant qu'on ne lui a pas volé sa victoire ?
Voici le communiqué rendu public par Elecam. L'organe électoral espère que sa décision publiée samedi soir sera plus rapidement sue du public électoral que le désistement de Aker Muna et son ralliement à Maurice Kamto effectif depuis vendredi.
En de termes plus prosaïques, pourquoi ELECAM opte-t-il de faire compliqué ce qui serait simplifié s'il demandait simplement aux responsables des centres et bureaux de votes de ne pas disposer sur les bureaux des scrutateurs les bulletins de vote du candidat, épargnant ainsi à ses commis le travail inutile d'ouvrir les cartons contenant les bulletins de vote de Me Muna, de retirer et de ranger lesdits bulletins sur la table ?
Cette décision d'ELECAM qui n'est que la énième des nombreuses autres qu'il a prises par le passé (Cf. interdiction du port des téléphones portables dans les bureaux de vote à l'ère des TIC), lesquelles ont à chaque fois marqué son intention de participer activement au coup de force électoral qui se prépare pour donner la victoire au candidat président sortant, ne va certainement pas manquer de créer des troubles dimanche dans les bureaux de vote où son jeu sera démasqué par des électeurs avisés, qui refuseront par principe de cautionner la tricherie en ne prenant que les bulletins des candidats en lice.
Quoique cela ne soit nullement souhaitable, il n'est pas exclu que le scrutin qui s'ouvre au Cameroun dans les six heures qui viennent, se déroule dans une atmosphère tendue. Ce serait le cas si les responsables des bureaux de vote obligent les électeurs à prendre aussi les bulletins d'Akere Muna –puisque ne pas prendre le bulletin d'un candidat revient à battre publiquement campagne contre lui alors que la campagne est légalement close la veille du scrutin à à 23 heures 59 minutes 59 secondes- et se heurtent au refus de ceux-ci, qui leur opposeraient un refus de principe fort du fait que le bulletin d'un non candidat ne doit pas être soumis à l'expression de leurs suffrages.
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Bien sûr, l'opposition ne sera pas exempte de reproche et devra assumer sa part, car connaissant les pratiques électorales au Cameroun, elle aurait dû depuis longtemps entendre raison et former des coalitions longtemps avant, au lieu d'attendre la fin de la campagne électorale. Cela aurait permis aux Camerounais de découvrir à temps le manège d'ELECAM, et de le recadrer à temps comme cela a été le cas pour l'interdiction des téléphones portables et les bureaux de vote dans les camps militaires et les chefferies traditionnelles.
D'ailleurs, le MRC de Maurice Kamto, principal concerné dans une certaine mesure par cette affaire, semble faire montre de compréhension vis-à-vis d'ELECAM, en indexant plutôt le caractère tardif de l'officialisation de l'accord de ralliement d'Akere à Kamto, qui ne permet pas à ELECAM de disposer du temps matériel nécessaire pour effectuer les retraits conséquents du candidat qui se désiste. « C'est comme cela que ça se passe quand le désistement est fait tardivement, même s'il est vrai que ELECAM ne devrait pas avoir trop de mal à instruire ses démembrements de retirer les bulletins de Akere Muna en question », a réagi Paul Eric Kingue que nous avons contacté au téléphone peu avant minuit. Au passage, il nous a fait savoir qu'il ne donnait là que son opinion personnelle, et s'est refusé à toute autre réaction.
En attendant Maurice Kamto et tous ses alliés ont donné un dernier meeting très couru samedi à Douala. Meeting au cours duquel Me Akere Muna a réaffirmé son soutien au candidat du MRC et appelé de nouveau ses partisans à reporter leurs voix sur lui