Actualités of Thursday, 5 May 2022

Source: www.camerounweb.com

Etoudi : Paul Biya pas au courant du kidnapping de la sénatrice Regina Mundi

Elisabeth Regina Mundi est toujours en captivité Elisabeth Regina Mundi est toujours en captivité

Enlevée le 30 avril à Bamenda par des éléments armés ambazoniens, la sénatrice Elisabeth Regina Mundi a fait une brève apparition dans une courte vidéo pour demander la libération des leaders séparatistes encore en détention. Depuis, rien ne filtre sur la situation de cette personnalité, membre du comité central du RDPC. Ni les autorités camerounaises, ni les groupes armés séparatistes de donne de détails sur l’état de la sénatrice.

Paul Biya très actifs ses derniers jours a pourtant souhaité cette semaine une bonne fête de Ramadan aux musulmans avant de prendre un décret pour déclarer fériée la journée du mardi. Le chef de l’Etat n’a placé aucun mot à l’endroit de la sénatrice et sa famille. Une source proche de la présidence révèle que cette information n’est pas prioritaire actuellement à Etoudi. Le cercle restreint qui a encore accès à Paul Biya et qui sait l’endroit où il se trouve actuellement n’aurait pas jugé bon d’importuner l’homme de 89 ans à la santé fragile avec une nouvelle aussi grave. Il est donc fort probable que le chef de l’Etat ne soit pas au courant de l’enlèvement de sa collaboratrice.

Américaine dans l’âme

Régina Mundi fait partie de l'épine dorsale du système de Paul Biya. Membre du comité central du RDPC, cette femme d'affaires était la Directrice générale de la société Hoseana Enterprises. Elle fut la première femme nommée à un poste de responsabilité auprès d’un gouverneur par Paul Biya.

« En 1983, j'ai été nommé par décret présidentiel conseiller en affaires sociales et culturelles auprès du gouverneur de notre province. Il s'agit d'un poste de "commandement" et j'ai été la première femme à être nommée à ce poste. Aujourd'hui, nous avons des femmes officiers divisionnaires et un officier divisionnaire supérieur. C'était un poste très excitant et j'y ai vu beaucoup de choses à faire pour les femmes. C'est pourquoi, en 1986, je me suis présentée au poste de présidente de l'aile des femmes et j'ai gagné », se rappelle-t-elle.
Pur produit américain, Regina Mundi a pris goût à la politique lors d’une visite d’étude aux Etats Unis dans les années 60. Elle fit la rencontre de plusieurs hautes personnalités américaines et respire le vent de la liberté.

« J'ai eu la chance de faire partie de la troisième promotion d'étudiants africains qui ont étudié en Amérique dans le cadre du programme de bourses afro-américaines pour les universités américaines. Ce programme de bourses a été lancé par le président J.F. Kennedy. J'ai étudié l'économie au Trinity College, aujourd'hui Trinity University. Je suis extrêmement heureux de constater ici que la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, et la gouverneure du Kansas, Kathleen Sebelius, sont des anciennes élèves du Trinity College », confie-t-elle.

Inconditionnelle de Paul Biya

Regina Mundi est une grande admiratrice de Paul Biya. Militante de première heure, elle a exprimé son soutien à Paul Biya dès sa prise du pouvoir en 1982.
« J'ai quitté le bureau du gouverneur pour me consacrer entièrement à la politique. En juin de cette année-là, le président national Paul Biya, dans une allocution télévisée à la nation, a déclaré : "Nous devons être prêts pour la compétition". Bien que beaucoup de gens ne puissent pas croire cette déclaration, il n'y a pas eu de retour en arrière. Il s'engage à faire du Cameroun une nation démocratique. Paul Biya arrive au pouvoir en 1982 et dans son livre Communal Liberalism, il expose sa philosophie de la gouvernance : Rectitude morale, justice sociale, unité et intégration nationales, et développement économique. J'ai lu ce livre très assidûment et j'étais convaincu, comme je le suis encore aujourd'hui, de ce qu'il exprimait dans ce livre », confie-t-elle.

Malgré son amour pour le parti présidentiel, le RDPC et son président Paul Biya n’ont pas encore commenté son enlèvement dans le NOSO.