Le dossier de la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) révèle une situation politique interne complexe et potentiellement préjudiciable aux intérêts camerounais et centrafricains. Les coulisses de cette élection stratégique dévoilent des tensions qui pourraient compromettre les ambitions continentales du pays.
Dr Albert Zeufack, candidat camerounais potentiel, se trouve dans une situation diplomatique délicate. Malgré une proposition initiale du gouvernement le 17 juillet dernier, il attend toujours l'autorisation présidentielle pour lancer officiellement sa campagne. Ses plans de présentation internationale, notamment sa participation prévue à la COP 29 à Bakou, ont été compromis par ce mutisme administratif.
Le lanceur d'alerte Boris Bertolt a mis en lumière un conflit interne majeur qui paralyse les velléités diplomatiques camerounaises. La rivalité entre Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la présidence, et Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, est au cœur de ce blocage stratégique.
Ferdinand Ngoh Ngoh soutient fermement la candidature d'Albert Zeufack, tandis que Samuel Mvondo Ayolo défend avec détermination celle de Marie-Laure Akin-Olugbade, récemment promue vice-présidente de la BAD le 8 octobre 2024. Cette opposition interne crée un rapport de force qui paralyse toute initiative diplomatique cohérente.
Le Cameroun disposait d'une opportunité unique dans la course à la présidence de la BAD. Le candidat tchadien Abbas Tolli ne faisant pas l'unanimité, même au sein de la Communauté des États de l'Afrique Centrale (CEMAC), notre pays aurait pu capitaliser sur cette situation for advantageuse pour placer un candidat.
Ces querelles internes ont des répercussions concrètes et immédiates. L'absence de réponse à la candidature de Zeufack empêche toute stratégie de positionnement international. Les opportunités diplomatiques s'évanouissent les unes après les autres, privant le Cameroun d'une visibilité cruciale sur la scène continentale.
Ces tensions compromettent désormais sérieusement les chances camerounaises de décrocher la présidence de la BAD, un poste diplomatique et économique majeur. La capacité du pays à porter une voix unie et ambitieuse se trouve significativement affaiblie par ces luttes d'influence internes.
Le Cameroun démontre une nouvelle fois que ses divisions internes peuvent représenter le principal obstacle à ses ambitions internationales. La capacité à dépasser les querelles personnelles et à construire une vision stratégique commune devient un enjeu crucial pour l'avenir diplomatique du pays.