Politique of Monday, 11 December 2017

Source: lecourrierducameroun.com

Etoudi: voici les probables dauphins de Paul Biya

Ils sont tous des membres du gouvernement Yang Ils sont tous des membres du gouvernement Yang

Dans son édition en kiosque ce lundi 11 décembre 2017 sous le titre fort évocateur « dauphins en eaux troubles », le magazine panafricain basé à Paris scrute chacun de ces membres de l’establishment actuel.

Alain Edgar Mebe Ngo’o: (60 ans, administrateur civil) un milliardaire en eaux troubles



Quelques-uns l’affublent du quolibet « Baby dog » en référence au dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier. Né le 22 janvier 1957 à Sangmélima, d’un père fong et d’une mère originaire de l’Est Cameroun, Alain Edgar Mebe Ngo’o était désigné « Ali Ben Bongo camerounais » avant le remaniement ministériel d’octobre 2015. Réputé fabuleusement riche, les rapports de plusieurs services spéciaux lui attribuent une fortune estimée à plusieurs milliards de FCFA, ainsi que deux ou trois immeubles actuellement en chantier à Yaoundé. Âgé de 61 ans en 2018, certains exégètes de la scène politique camerounaise ne prennent guère au sérieux, ces observateurs qui lui augure un destin présidentiel.

Laurent Esso: (Magistrat hors hiérarchie- 75 ans)



Considéré comme extrêmement impopulaire au point où ses contempteurs disent de lui, qu’il perdrait une élection dans son propre village, un quartier de Douala (Bonatéki). Laurent ESSO est surtout et avant tout un apparatchik du Régime du Renouveau. Diplômé de l’ENAM en 1969, sensiblement au même moment que son épouse Catherine, inspectrice des régies financières. Le fils du docteur « Esso Laurent » est l’un des rares ministres à n’avoir jamais connu de traversée de désert, depuis sa nomination en 1982 comme Secrétaire du conseil supérieur de la magistrature. Conseiller spécial à la Présidence de la République, chancelier de l’université de Yaoundé, secrétaire général adjoint à la présidence de la république, directeur du cabinet civil.

Laurent Esso est aussi l’un des mythiques non ressortissant de l’aire géographique Béti-Boulou à avoir dirigé le très stratégique ministère de la défense. Homme de dossiers et technocrate, c’est d’ailleurs sous son règne qu’avaient été adoptés d’importants textes portant modernisation de l’armée camerounaise. Réputé froid, mais très blagueur en privé, comme le rapportent d’ailleurs les « quelques rares intimes de sa résidence du quartier Mvan à Yaoundé », on lui reproche d’avoir requis, auprès de son patron, l’ouverture d’une information judiciaire contre l’ancien grand argentier de l’Etat Essimi Menye, alors que ce dernier était encore en fonction, au ministère de l’agriculture.

René Emmanuel Sadi (diplomate 69 ans): Le dauphin incontestable



Certains observateurs pensent que si Paul Biya devait choisir un dauphin, ce serait lui. Le passage de ce “Vouté” du Mbam-et-Kim à la tête du RDPC et sa nomination au stratégique ministère de l’administration territoriale n’en seraient que des signes avant-coureurs. Missi dominici du locataire d’Etoudi dans plusieurs capitales africaines, René Emmanuel Sadi était il y a encore quelques semaines à Abuja au Nigeria où il a été reçu en audience par le vice-président Yemi Osinbajo. Appartenant à la fois au Nord et au grand Sud, ce fils d’infirmier vit le jour dans le septentrion (Extrême-Nord). En cas de vacance du pouvoir ou de non-candidature de l’actuel chef de l’Etat, sa proximité avec l’appareil du RDPC où il compte de nombreux obligés, fait de René Emmanuel Sadi un dauphin incontestable. Bien plus, excepté la nomination de son propre rejeton comme premier adjoint préfectoral du Mfoundi, on ne lui connait aucune véritable casserole. Pour preuve, depuis des lustres, le patron de la territoriale occupe une modeste villa au lieu-dit Montée maison blanche à Yaoundé.

Louis-Paul Motaze: (Administrateur civil, 58 ans): l’architecte de l’émergence



Louis-Paul Motaze a le Cv long comme un bras. Brillant sujet, bachelier à 17 ans seulement. Le ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire est d’abord et avant tout, un pur produit de l’école nationale d’administration et de magistrature (ENAM) promotion 1983. Titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en droit public et d’un DESS en transport international, le jeune Motaze fut une fois de retour au Cameroun en 1989, successivement employé à la CAMSHIP et à l’ancienne Cameroon Airlines (Camair) où il s’est véritablement frotté au monde de l’entreprise. C’est probablement fort de cette expérience, qu’il fut en septembre 1999, envoyé en mission commandée à la tête de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) qui battait de l’aile. Une fois à la tête de cette structure parapublique, les résultats furent immédiatement perceptibles. Outre le paiement régulier des prestations sociales dues aux retraités, Louis Paul Motaze réorganisa l’entreprise en améliorant sa trésorerie, en humanisant l’accueil et la prise en charge des vieillards. C’est ce qui lui vaut la confiance du chef de l’Etat qui le porte, pour la première fois, à la tête du Ministère de l’économie en septembre 2007.

A ce poste, le natif de Bengbis se lance dans la recherche des financements innovants pour diversifier les ressources de l’État, avec des résultats absolument probants : (Deuxième pont sur le Wouri, Port de Kribi, Barrages de Lom-Pangar et de Memvele’le, etc.). Confronté aux lourdeurs administratives, Paul Biya le mute provisoirement au Secrétariat Général des services du Premier Ministre où il coordonne personnellement l’implémentation du DSCE, à ce poste : le deuxième pont sur le Wouri, le Port en eau profonde de Kribi et les barrages de Memvele’le passent du statut de projets, pour devenir de véritables réalisations.