• L’économiste est revenu dans sur interview sur le sujet de la dette camerounaise
• Il a fustigé la posture du gouvernement qui multiplie la dette
• Il a donné des recettes pour sortir de la situation
L’économiste camerounais Eugène Nyambal est revenu sur le problème de la dette camerounaise et a prodigué des conseils au pouvoir de Paul Biya pour renverser la situation actuelle et donner une chance de réussite à la stratégie nationale de développement 2030. Il a été l’invité de la chaîne Journal du Cameroun TV
Avec plus de 30 ans d’expérience internationale dans le conseil aux gouvernements et aux entreprises en matière de gestion des finances publiques, développement du secteur privé et d’industrialisation, Eugène Nyambal maitrise que trop bien le sujet de la dette camerounaise.
« J’ai eu beaucoup d’espoir après que le Cameroun soit sorti des programmes d’ajustement après 20 ans d’ajustement, qui ont été une période très difficile pour notre pays. J’avais eu l’occasion de présenter à cette époque les dossiers du Cameroun au FMI. Donc on a fait l’ajustement de 1986 à 2006, avec des coûts sociaux énormes on a eu des gens qui ont perdu leur emploi, on a fermé beaucoup de nos entreprises, je croyais qu’on avait tiré les leçons de 20 ans d’ajustement. Malheureusement entre 2006 et maintenant, les prix des matières premières avaient augmenté, on avait réduit la dette, et cette bouffé d’oxygène n’a pas été utilisée à bon escient. Malheureusement on est retombé dans les programmes », a-t-il regretté.
Pour corriger le tir, il a donné des recettes. « Mon principal message c’est qu’on est retourné dans les programmes du FMI. Il faut les faire de manière sérieuse, il faut réduire le train de vie de l’Etat. Faire les réformes de manière sérieuse pour ne pas rester de manière durable et permanente sous les programmes d’ajustement. On doit se fixer notre propre cap et surtout arrêter l’endettement. Il y a un président américain qui disait que la meilleure manière de conquérir un pays, c’est soit par la guerre ou soit par la dette. Si nous sommes endettés auprès du FMI nous ne pourrions pas mettre en œuvre la stratégie nationale de développement 2030. Parce que les programmes du FMI ont pour vocation de nous amener à rembourser la dette extérieure. Ce sont des programmes d’austérité. Or nous, pour le programme de développement, on veut diversifier l’économie, créer des emplois pour la population, c’est incompatible avec ce que j’ai vu dans le programme actuel du FMI », a-t-il recommandé avant d’ajouter : « Le deuxième message, c’est que notre pays doit restaurer la méritocratie. Le choix des hommes. Nous avons un pays qui a beaucoup de potentiel. Il faut mettre dans nos principales institutions, les homes qu’il faut à la place qu’il faut et avoir un mécanisme de contrôle et avoir une exigence de résultat ».