Actualités of Monday, 5 December 2022

Source: www.camerounweb.com

Evaluation sécuritaire du Cameroun : Le Mindef annonce les différentes menaces sous contrôle

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Ce lundi 5 décembre 2022, le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo l’a déclaré au cours d’une réunion spéciale d’évaluation sécuritaire du pays au sein de la salle de conférence dudit ministère, en prélude aux fêtes de fin d’année 2022 et de nouvel 2023.
Cette traditionnelle rencontre du mois de décembre dédiée à une évaluation au
sommet des différentes menaces auxquelles fait face le pays, n’a pas dérogé à la
règle en cette fin d’année. Tant aux frontières du pays, qu’à l’intérieur comme sur les plans d’eau, tout le gratin stratégique et sécuritaire venu des cinq Régions militaires interarmées (Rmia) et des cinq Régions de gendarmerie (Rg), s’est rassemblé autour de Joseph Beti Assomo, associé au ministre de l’Administration territoriale, au secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie, au délégué général à la Sûreté nationale, au directeur générale à la Recherche extérieure et auxautres responsables du dispositif sécuritaire national. Comme les années précédentes, les deux foyers les plus chauds sont l’Extrême-Nord avec l’hydre Boko Haram et les deux régions anglophones, en proie aux tourments des bandes sécessionnistes qui y sèment la terreur. Sur le premier cas, le Mindef a reconnu que « dans la région de l’Extrême-Nord, après une relative et longue accalmie, on assiste depuis un certain temps à une sorte de régénération de l’hydre terroriste particulièrement dans les départements du Mayo Tsanaga, Mayo Sava et Logone et Chari, où les combattants du groupe
Boko Haram se sont signalés à nouveau par des attaques de masse avec de gros effectifs comme par le passé, muni d’un arsenal de combat de pointe, dirigés contre certains de nos dispositifs de combat sur le terrain ». Il a pris pour exemple l’attaque du 14 novembre 2022 du poste avancé dans la localité de loptcha dans la Mayo Tsanaga. Il a par ailleurs reconnu que « la nouvelle mutation de la menace terroriste apparue ces derniers mois exige d’affiner profondément les modes d’action et de redynamiser les efforts conjugués dans le cadre de la Force multinationale mixte (Fmm) de la Commission du bassin du lac Tchad (Cblt), afin d’apporter une réponse appropriée à l’ennemie ». Il a ajouté que sur ce terrain, il existe des actions concertées des forces de Défense et de sécurité, appuyées par les autorités administratives en synergie étroite avec les populations locales organisées en comités de vigilance, « qui continuent de prouver toute leur efficacité sur le terrain ».
Toujours dans l’optique d’endiguer l’action de la nébuleuse terroriste, Joseph Beti Assomo a confié qu’il a eu l’honneur de représenter le chef de l’Etat, chef des forces armées, sur ses très hautes instructions, à la Conférence des chefs d’Etat de la Commission du bassin du lac Tchad, tenue à Abuja au Nigeria, le mardi 29 novembre 2022. « Les chefs d’Etat réunis, à cette occasion ont eu à valider certaines opérations conjointes de la Fmm en gestation très avancées », a-t-il spécifié. S’agissant de la région du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, il a réaffirmé « qu’on observe comme une relative vitalité dans les activités des terroristes sécessionnistes ».  En effet, après avoir essuyé de cuisants
revers face aux forces de Défense et de sécurité, a-t-il poursuivi, « ils s’attèlent depuis un certain moment à mener des actions de perfidie et à commettre de exactions contre les populations civiles », comme cela a été encore le cas le lundi 14 novembre 2022 à Wum dans le département de la Mentchum, région du Nord-Ouest, « où un groupe terroriste a violemment ouvert le feu sur deux innocents élèves de retour des classes ». Lassées de subir continuellement ces horribles exactions, certaines populations de ces deux raisons en crise « opposent désormais une farouche et inattendue résistance aux irrédentistes.
Leur contribution patriotique se traduit par une franche collaboration avec les Forces de Défense et de sécurité, ce qui permet de mener des actions de ciblage de très grande précision contre ces groupes terroristes et d’anticiper sur la plupart de leurs actions », a conclu sur ce point le ministre très optimiste du rapport de force sur le terrain des opérations.
Une salutaire collaboration sécuritaire Le patron de la Défense camerounaise s’est réjoui de ce fait de la nouvelle posture du pays de Joe Biden. « Nous saluons ici, distingués participants et invités spéciaux, la bonne
collaboration du gouvernement américain, et particulièrement de la justice des Etats-Unis d’Amérique qui a récemment mis aux arrêts des leaders sécessionnistes poursuivis pour collecte illicite des fonds, financement des activités terroristes, achat d’armes au profit des groupes armés et bien d’autres chefs d’accusation ». Il a du reste indiqué que cette coopération est appelée
à s’intensifier en direction des pays européens ou américains à partir desquels « de pareilles activités dangereuses sont également signalées par des renseignements précis, recoupées et avérées ». Au niveau de la frontière avec la République centrafricaine, « la situation reste préoccupante en raison non seulement de besoin de survie des groupes rebelles qui écument cette
zone mais également de la fragile situation politico sécuritaire dans ce pays frère, où depuis des déstabilisations du régime sont signalées, à l’instar de ce bombardement nocturne d’une caserne militaire à Bossangoa dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 novembre 2022 ». A la frontière sud, le Mindef a déclaré que « la situation est relativement calme et bien maîtrisée ». Ainsi, on apprend que la frontière avec le Gabon reste fermée officiellement en raison des mesures de lutte contre la pandémie à Coronavirus 19.
Par ailleurs, à la veille de la dernière élection présidentielle en Guinée Equatoriale, « la ville de Kye Ossi avait accueilli des centaines de citoyens camerounais ainsi que de nationaux de divers autres pays africains, expulsés de ce pays pour diverses raisons et atteinte à la législation
équatoguinéene de l’émi-immigration ». Au niveau des grandes métropoles du pays, « il y a lieu de prendre en compte la migration de la violence terroriste. La remontée opportuniste de la criminalité du grand banditisme et l’épineuse question de la sécurité routière », aspects sur lesquels les responsables en charge de ces questions ont entretenu en profondeur l’assistance. « La situation sur le plan d’eau et dans toutes les autres régions du pays est globalement maîtrisée. La piraterie maritime est ainsi réduite à sa plus simple expression, ceci grâce aux actions coordonnées des forces et de dispositifs sécuritaires appropriés mis en place, et la coopération avec certains des pays voisins, notamment le Nigeria, le Gabon, la Guinée Equatoriale, Sao Tome et Principe, le Congo Brazzaville et l’Angola ». Il faut aussi indiquer que les travaux se sont tenus à huis-clos. Au niveau de la démarche méthodologique, « les présentations des chefs militaires et territoriaux de la gendarmerie ont été suivies d’échanges avec les chefs de corps du Mindef prenant part aux travaux ». A l’issue des travaux, des recommandations, résolutions et instructions « ont été prises et données pour une poursuite heureuse, harmonieuse, rationnelle et efficace de l’action des Forces de Défense et de sécurité aux quatre coins du pays ». Pour terminer, il y a lieu de préciser que le compte rendu des travaux devra être adressé au président de la République. C’est sur ces termes que Joseph Beti Assomo a déclaré ouvert les travaux de la réunion d’évaluation de la situation sécuritaire du pays.