Ce lundi 24 avril 2023, le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo l’a déclaré au cours d’une réunion spéciale d’évaluation sécuritaire du pays au sein de son cabinet, en prélude à la fête nationale du 20 mai.
Cette rencontre spéciale était dédiée à une évaluation au sommet des différentes menaces auxquelles fait face le Cameroun. Tant aux frontières du pays, qu’à l’intérieur comme sur les plans d’eau, tout le gratin stratégique et sécuritaire venu des cinq Régions militaires interarmées (Rmia) et des cinq Régions de gendarmerie (Rg), s’est rassemblé autour de Joseph Beti Assomo, associé au ministre de l’Administration territoriale, au secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie, au délégué général à la Sûreté nationale, au directeur générale à la Recherche extérieure et aux autres responsables du dispositif sécuritaire national. Comme il est déjà connu, les deux foyers les plus chauds sont l’Extrême-Nord avec « l’hydre Boko Haram qui reprend le polis de la bête après un temps de relative accalmie », et les deux régions anglophones, en proie aux tourments des bandes sécessionnistes et irrédentistes qui y sèment la pagaille. Sur le premier cas, le Mindef a reconnu que dans la région de l’Extrême-Nord, après une relative et longue accalmie, on assiste depuis un certain temps à une sorte de régénération de l’hydre terroriste. Il a ajouté que sur ce terrain, il existe des actions concertées des forces de Défense et de sécurité, appuyées par les autorités administratives en synergie étroite avec les populations locales organisées en Comités de vigilance, « qui continuent de prouver toute leur efficacité sur le terrain ». S’agissant de la région du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, il a réaffirmé que les sécessionnistes sont en perte de vitesse. En effet, après avoir essuyé de cuisants revers face aux forces de Défense et de sécurité ils s’attèlent depuis un certain moment à mener des actions de perfidie et à commettre des exactions contre les populations civiles. Au niveau des régions du Nord et de l’Adamaoua, Joseph Beti Assomo a fait cas des récurrents vols de bétails avec les assassinats des bergers, les prises d’otage avec demande de rançons. A la frontière est du pays, il y a les exactions des groupes rebelles venus de la Centrafrique, combattus sans merci par les Force armées centrafricaines (Faca) et leurs alliés. Ils se replient de ce fait pour besoin de ressources de subsistance. Sur les plans d’eau, sur mer, les lacs et les fleuves du pays, la situation est également sous contrôle car avec la synergie des armées et des autorités qui œuvrent pour venir à bout de la piraterie maritime ou du grand banditisme sur mer.
L’inflation sur les marchés, la violence dans les familles
Au sein des familles, Joseph Beti Assomo a déploré le penchant de jeunes à consommer de plus en plus la drogue, des stupéfiants et de l’alcool. On assiste dès lors à une recrudescence de la violence dans les familles avec des crimes rituels des plus odieux. C’est une préoccupation majeure. Par ailleurs il a insisté sur l’inflation qui sévit dans les marchés et surtout au niveau des produits de grande consommation. Tout comme il a évoqué la préoccupation de la mise à disposition de l’énergie électrique à la population. Tout ceci, a indiqué le ministre devra faire l’objet d’une attention particulière lors des travaux car ces dysfonctionnements sont susceptibles de se constituer sources de trouble à l’ordre public. Il faut par ailleurs indiquer que les travaux se sont tenus à huis-clos. Au niveau de la démarche méthodologique, « les présentations des chefs militaires et territoriaux de la gendarmerie ont été suivies d’échanges avec les chefs de corps du Mindef prenant part aux travaux ». A l’issue de cette conclave, des recommandations, résolutions et instructions « vont être prises et données pour une poursuite heureuse, harmonieuse, rationnelle et efficace de l’action des Forces de Défense et de sécurité aux quatre coins du pays ». Pour terminer, il y a lieu de préciser que le compte rendu des travaux devra être adressé au président de la République. C’est sur ces termes que Joseph Beti Assomo a déclaré ouvert les travaux de la réunion d’évaluation de la situation sécuritaire du pays.