Après la publication, il y a quelques jours, des résultats définitifs, près de 200 candidats ont déposé leurs requêtes à l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC).
Des jours passent, certains candidats aux probatoires (la première partie certificative du baccalauréat au Cameroun) et baccalauréats session 2017 ne sont toujours pas fixés sur leur sort. Si quelques-uns ravalent leur déception et se promettent de faire mieux l’année prochaine, d’autres par contre gardent encore espoir. Impatiemment, ils attendent la fin des procédures de «recomptage des points» à laquelle est astreinte l’OBC, pour savoir si oui ou non ils peuvent passer en classe Terminale pour les premiers cas et s’ils ont terminé leur cursus secondaire pour les seconds. Avertie par les plaintes de plusieurs élèves, l’institution dirigée par Zacharie Mbatsogo a décidé, la semaine dernière, de comptabiliser à nouveau les notes des «recalés».
Selon des informations glanées à bonne source, une cinquantaine de requêtes sont sur la table à l’office pour le probatoire. Plus d’une centaine pour le baccalauréat. Ici, le rapport final relatif au premier examen est, pour le moment, calé sur 37,37% de taux de réussite. Celui du Bac arrêté à 46%, «en attendant la suite des réclamations», indique Christiane Epoupa, la chargée d’études Examens à l’OBC.
Ambiance
Aux alentours de l’OBC, sis au quartier Mvan, au sud de Yaoundé, des candidats font le pied de grue. Les yeux rivés sur le bâtiment, ils «contrôlent» les entrées et les sorties des employés de la structure. Leurs postures, passives mais pragmatiques, disent unanimement une chose: «l’OBC est la seule place pour nous dire quel est notre sort cette année». Une grande question philosophique tourbillonne dans leurs esprits: le temps. «Combien en fautil pour examiner nos requêtes», s’interroge Yasmine B., candidate «refusée» au Bac D. A côté, Mélissa A. surfe sur la vague de l’espoir. «J’espère vraiment qu’il y aura une suite!», lance-t-elle difficilement. Victor E. «tue le temps» dans des calculs du genre «Avec un 10 en maths, un 08 en philo et un 15 en histoire-géographie, je peux m’en sortir si ces gensregardent bien». C’est long et parfois confus.
Dépassée dans sa posture, il se contente de dérouler des thèmes crasseux: «système pourri, admission aléatoire…» Comme beaucoup d’autres, il a attaqué son «échec» par le moyen d’une requête. Dans le document qu’il a soumis, contre la somme de 50 000 francs CFA, à l’étude à l’OBC la semaine dernière, ce candidat au bac A4 Espagnol dit avoir misé sur ses performances scolaires tout au long de l’année. «J’espère convaincreces gens», confie-t-il, même s’il reconnaît que «c’est compliqué».Ce que ne consent pas Christiane Epoupa. Selon elle, la démarche est simple. En plus de la somme mentionnée supra, la requête est simplement appuyée par d’autres éléments: trois bulletins trimestriels, un récapitulatif annuel avec une moyenne d’au moins 11/20, une demande manuscrite adressée au Directeur de l’OBC, demande qui doit porter avis favorable du chef d’établissement du candidat. Le dossier ainsi composé doit être dé- posé dans un délai de 02 semaines après la publication des résultats Tout comme chez les enfants, l’humeur est à la contestation du «verdict» chez les parents. Ceux-ci n'hésitent plus à juger «injustifiée» l’échec de leur progéniture. A force d'entendre le discours ambiant des enseignants et des agents de l’OBC, ils se piquent de colère. «Ce qui est terrible, c'est que l'on parle de fiabilité du logiciel, et qu'il faut encore changer tellement de choses! On a l'impression que l'on est dans une spirale infernale et que l'on ne va pas s'en sortir…», s’emporte l’un d’eux, père d’un candidat au bac C. A la vue d’une dame sollicitant une nouvelle comptabilisation des notes de son fils ayant été «recalé » au probatoire A4 Allemand, un homme lance l’idée de constitution d’«un collectif de parents», pour, dit-il «voir le ministre en charge des Enseignements secondaires dans les brefs délais».