Selon les informations exclusives du lanceur d'alerte Boris Bertolt, le président de la République du Cameroun, Paul Biya, ne rentrera pas au pays ce week-end. Après 46 jours passés à l'étranger, son séjour à Genève est prolongé, suscitant des interrogations sur son état de santé et la gestion des affaires de l'État.
Paul Biya est absent du Cameroun depuis plus de quarante jours, initialement pour assister au Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) en Chine le 2 septembre. Depuis, il n'est pas revenu à Yaoundé, annulant ses engagements à l'Assemblée générale des Nations unies à New York, au sommet de la Francophonie à Paris et au rassemblement sur le développement durable d'Hambourg. À la place, il a privilégié un séjour de repos en Suisse, logé à l'Intercontinental de Genève, son hôtel habituel.
Le président camerounais est sous la surveillance de ses médecins après plusieurs alertes de fatigue. Il est entouré de ses proches, notamment de la première dame Chantal Biya et de son directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo. Récemment, il a également appelé à ses côtés le ministre des Finances, Louis-Paul Motaze, et le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, lui-même en convalescence en France.
Selon les informations initiales, le séjour suisse de Paul Biya devait s’achever dans les tous prochains jours, le chef de l’État camerounais ayant fait part à son entourage de sa volonté de ne pas dépasser un délai de 45 jours loin de Yaoundé. Ce délai était en effet la limite d’usage au-delà de laquelle une vacance du pouvoir pouvait être constatée, même si elle ne figure pas formellement dans la constitution. Paul Biya reste visiblement attaché à cette coutume de l’ère Ahmadou Ahidjo.
Cependant, les récentes révélations de Boris Bertolt indiquent que ce délai ne sera pas respecté, prolongeant ainsi l'absence du président. Cette situation suscite des inquiétudes concernant l'élaboration du budget de l’État, qui préoccupe les agences internationales de notation. Les rumeurs sur la santé du président ont affecté la capacité du Cameroun à emprunter et augmenté les risques perçus d’instabilité politique, alors que des remboursements de la dette extérieure sont imminents et que les opérateurs économiques attendent des précisions.