Depuis le mois de mai 2016, un peu plus de 1 000 m3 de bois coupé encombre la cour de la Délégation Régionale de l’Est du Ministère de la Forêt et de la Faune (MINFOF). Selon un des contrôleurs de la brigade régionale de contrôle, «c’est la mise en application des Initiatives à Résultats Rapides (IRR) qui a permis de mettre la main sur cette cargaison de bois illégal saisi dans les différents postes de contrôle sur la route Bertoua-N’Gaoundéré. Nous avons déclenché ce processus, sorte d’engagement pris par le MINFOF devant la commission Nationale Anticorruption (CONAC), à la suite de multiples plaintes, tracasseries et autres rackets des transporteurs et acheteurs de bois dans les forêts communautaires», peut-on lire dans Le Quotidien de l’Économie du mardi 6 septembre 2016.
«Nous avons constaté au cours de ces opérations que la plupart des plaignants sont dans l’illégalité», indique le contrôleur qui ajoute qu’après vérification, il a été établi que «60% du bois illégal saisi appartenait aux propriétaires, acheteurs et transporteurs du bois des forêts communautaires», ajoute le contrôleur. Djoguo Toumouksala, Délégué régional du MINFOF en poste à l’Est il y a quelque temps, informait que «plusieurs foyers de l’exploitation illégale ont été répertoriés proches de la forêt de Koundi en 2O12, où 150 m3 de bois illégal ont été saisis lors d’une opération coup de poing organisée par nos services».
Les observateurs s’accordent à dire que les «forêts communautaires sont des zones d’exploitation illégale où excelle la vente des lettres de voiture pour évacuer le bois, et ne participent pas au développement local». Pire, les observateurs déplorent le fait que «l’exploitation des forêts communautaires de l’Est n’a aucun impact sur le développement local».
Cependant, indique le journal, les communes de la Région de l’Est comptent sur l’accompagnement des riverains pour améliorer les conditions d’existence. Mais, selon un rapport publié en 2015 par le Fonds pour la Protection de la Nature (WWF) et l’Union Européenne, «la pauvreté des populations locales les pousse à brader leurs forêts aux exploitants illégaux».