C’était au cours d’un entretien à Batouri sur le nouveau code minier organisé à l’initiative de l’antenne régionale des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC) de l’Est.
« Au regard de tout ce qui se passe dans le secteur, surtout dans la région de l’Est, je vous annonce la suspension très imminente de la délivrance des cartes d’artisans miniers. Dans le même temps, nous allons procéder à la suspension de la délivrance des autorisations d’exploitation artisanale (AEA) », dixit Ernest Gbwaboubou, ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT). C’était au cours d’un entretien à Batouri sur le nouveau code minier organisé fin novembre dernier, à l’initiative de l’antenne régionale des Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC) de l’Est.
A en croire le bihebdomadaire Repères du lundi 11 décembre 2017, ce n’est pas la première fois que l’annonce d’une suspension de ce type est faite par un MINMIDT. Déjà en 2014, alors qu’il était en poste, Emmanuel Bondé avait déjà pris pareille décision pour mettre de l’ordre dans le secteur de l’exploitation minière artisanale réservée exclusivement aux nationaux. A ce moment-là, 5777 AEA avaient été délivrées pour la région de l’Est.
Il faut dire que « ces cartes d’artisans et AEA sont délivrés à des personnes qui ignorent qu’on a utilisé leurs cartes nationales à ces fins. Un réseau est organisé autour de ces pièces perdues qu’on remet aux exploitants miniers étrangers. Et c’est avec ces pièces que les dossiers sont montés pour la délivrance des cartes d’artisans et des AEA », dénonce le maire de la commune de Lomié, Gérard Lomié.
En effet, lorsque l’Etat s’apprête à lancer en 2020 la construction du barrage de retenue d’eau de Lom Pangar qui impacte les arrondissements de Bétaré Oya et Belabo, des entrepreneurs chinois ont reçu des autorisations pour une exploitation minière artisanale mécanisée.
Alors qu’il est question de mettre à profit leur expertise dans l’extraction de sauvetage de l’or sur les sites sujets à ennoiement, il apparait que des dérives telles que e fausses autorisations d’exploitation en circulation, l’installation anarchique des exploitants miniers, la dégradation environnementale, immigration clandestine des ouvriers étrangers et la hausse de la criminalité, peut-on lire dans le journal.
Pour plusieurs maires présents à la rencontre de Batouri fin novembre dernier, « nous devons nous organiser pour que l’exploitation minière profite à nos communautés », ont-ils indiqué.