En plein scandale, le président suspendu de Victoria United foule aux pieds l'autorité de la commission d'homologation et de discipline de la Fecafoot, provoquant une crise sans précédent dans le football camerounais.

Le 9 mars dernier, bravant ouvertement son interdiction de stade, Valentine Kwain s'est affiché sans complexe lors de la victoire 1-0 de Victoria United contre l'Aigle Royal du Moungo. Cette apparition fracassante intervient alors qu'il est officiellement banni de toute présence aux matchs pour le reste de la saison suite à un "comportement incorrect" envers des arbitres.

Sa présence provocatrice en tribune n'est pas passée inaperçue. Mais ce qui devait être un simple acte de défiance s'est transformé en véritable chasse aux journalistes.


Selon les informations recueillies auprès de Nana Paul Sabin, le chaos a rapidement éclaté. Frank Lima, journaliste et directeur de publication du site LF Sport International, rapporte avoir été brutalement expulsé du stade après qu'Elvis Kang, responsable des relations presse de Victoria United, lui ait arraché son téléphone des mains.

Plus troublant encore, Luciano Doudou Ndjakou, reporter d'images pour Canal 2 International, s'est vu expulser malgré son accréditation officielle. Il affirme que le staff de l'équipe a ordonné à des membres locaux de saisir et sortir son équipement du stade.

Les justifications choquantes du camp Kwain

Face à ces accusations graves, Elvis Kang assume pleinement cette répression médiatique : « Certains journalistes viennent au stade non pour faire leur travail, mais pour filmer notre président. Frank Lima n'était pas accrédité. Je l'ai fait entrer au stade. Après, j'ai reçu un coup de fil m'informant qu'il prenait des photos du président. Je me suis rendu compte qu'il était venu non pour couvrir le match, mais pour chercher des éléments pour nuire à notre président. C'est pour cela que je lui ai demandé de sortir ».

Concernant Luciano, il déclare sans détour : « Il était effectivement accrédité, mais certains supporters ont refusé de le laisser couvrir le match en raison de ce que Canal 2 International a fait lors de nos problèmes avec notre jeune gardien. Nous avons estimé que ce reportage était déséquilibré. Nous avons refusé qu'il filme le match. Ce sont les supporters qui ont mis ses choses dehors. Nous sommes à Limbé, et si un journaliste parle mal de notre président, je ne peux pas l'accepter dans un stade que nous avons loué. Un journaliste qui parle mal de notre club ou de notre président ne peut entrer au stade pour avoir l'information. Tu ne peux pas parler mal d'un président et venir couvrir le match de son équipe. Les gens racontent comme si j'en voulais particulièrement aux journalistes. Je protège plutôt l'image de notre club et de son président »

Propos recueillis par Nana Paul Sabin