Dans la région de l'Extrême- Nord des milliers d'élèves du primaire décrochent à partir du cours moyen deux faute d'actes de naissance. L'on estime à plus de 400 000, des élèves en âge scolaire sans ce précieux document.

Dans le Mayo-Tsanaga par exemple, le gap est de l'ordre de 110 000 actes de naissance. C'est pour répondre à cette épineuse problématique que le ministre de la santé publique, le Dr Manaouda Malachie, non moins élite du département, a lancé le 1er juin 2021, « l'opération 10 00 actes de naissance dans le Mayo-Tsanaga».

La cérémonie marquant la clôture de cette opération a eu lieu le mercredi 13 octobre dernier à Mokolo. Environ 20 000 élèves des cours moyens 1 et 2 ont reçu des mains des élites du Mayo-Tsanaga et des autorités locales leurs actes de naissance. Pour le promoteur de l'opération, investir dans la jeunesse c'est investir pour l'avenir et le développement du pays. «En agissant ainsi dans la vie de ces jeunes enfants, nous avons agi pour l'avenir de notre département. Que dire, en investissant sur ces actes de naissance, nous investissons sur le développement de notre département, de notre pays.

J'ai foi que parmi ceux que nous aidons aujourd'hui, à travers ce projet, se trouvent certainement de grands entrepreneurs, des ingénieurs, des investisseurs, des inventeurs même et pourquoi pas des directeurs généraux et des ministres. L'acte de naissance est l'un des documents les plus importants sinon le plus important dans la vie d'une personne», a indiqué le Dr Manaouda Malachie. À sa suite et par la voix de leur porte-parole, les bénéficiaires ont exprimé toute leur gratitude aux contributeurs et surtout à l'initiateur de l'opération pour son ingénieuse initiative. L'occasion faisant le larron, la petite Ange Faustine Zaïna Todaï, élève du cours moyen deuxième année a invité les parents à déclarer dorénavant toutes les naissances et à bien conserver ceux établis.

Lancée le 1er juin 2021, «l'opération 10 000 actes de naissance dans le Mayo-Tsanaga» a permis de mobiliser 37 millions de Fcfa qui ont servi à l'établissement de près de 20 000 actes de naissance, soit environ 200% de l'objectif initial. L'opération, besoin est-il de le rappeler, qui a connu un succès inédit l'a été grâce aux réseaux sociaux qui ont contribué à lui donner une large visibilité. C'est pourquoi le maire de Mokolo, Vohod Deguime, a relevé que les réseaux sociaux peuvent aider à unir, à mutualiser les moyens sans pour autant détruire ou diviser. Présent à la cérémonie, le préfet du Mayo-Tsanaga, David Dador Dibango a promis l'accompagnement de l'administration en formulant au passage le vœu que l'opération se poursuive dans les deux prochaines années.