Actualités of Thursday, 10 February 2022

Source: Le jour N°3606

Extrême-Nord, NOSO, MRC… voici le rapport qui fait trembler Etoudi et les groupes armés

Le rapport est sorti aujourd'hui Le rapport est sorti aujourd'hui

Violation des droits de l’homme. Selon la société civile, 1759 cas de violences et violations des droits humains ont été enregistrés en 2021. La situation des régions anglophones, dans l’Extrême-Nord et les militants du Mrc reste préoccupante.

Le rapport annuel sur la situation des droits humains au Cameroun pour l’année 2021 a été présenté ce 9 février 2022 à Yaoundé. L’Ong Nouveaux droits de l’homme relève dans ce rapport que l’année passée a été marquée par une forte multiplication des cas de violences et de violations des droits humains dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et dans la région de l’Extrême-Nord. L’on note aussi la dégradation du climat politique avec la condamnation de 100 militants du Mrc au cours de l’année 2021. Plusieurs cas de violations des droits de l’homme retenu dans le rapport sont attribués à l’Etat du Cameroun, à travers ses représentants, ainsi qu’aux groupes armés non gouvernementaux. Le rapport sur l’état des droits de l’homme relève que pour l’année 2021, 1759 cas de violences et de violations des droits humains ont été enregistrés. Ces multiples violations intègrent les droits civils, politiques, économiques et socio-culturels. Les cas de meurtres, d’enlèvement, d’incendies, des violences basées sur le genre ainsi que de nombreux cas d’atteinte à la vie ont été perpétrés en 2021 par les forces de défense et les groupes armés.

Le groupe de Travail relève qu’il s’agit entre autres : des assassinats, des enlèvements, des actes de torture, des traitements inhumains et dégradants, des arrestations arbitraires, des procès excessivement longs des opposants politiques devant les tribunaux militaires, des mauvaises conditions de détention dans les prisons et les interdictions des réunions et de manifestations publiques. Le rapport relève qu’en 2021, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun ont enregistré plusieurs cas d’actes portant atteinte aux droits de l’homme. Le 17 décembre 2021, dans la commune de Sop, six chefs traditionnels ont été enlevés par les séparatistes alors qu’ils revenaient de Yaoundé où ils avaient passé trois semaines répondant à l’invitation du Fon de Nso.Le rapport accuse les forces de défense d’avoir incendié une « maison » de santé à Kikaikilaki, localité située dans la commune de Kumbo, département du Ndonga Mantung. Il ressort du rapport que le 1er mars 2021, les forces de défense et de sécurité ont incendié un édifice servant de laboratoire médical ainsi que la case d’accueil des étrangers. Pour ce qui des conditions de détention dans les unités de police et gendarmerie, le rapport sur la situation des droits de l’homme relève certains cas de torture qui ont conduit à la mort dans les unités de police et gendarmerie. C’est le cas de Tang Ndjock, jeune cultivateur, père de cinq enfants. Il est décédé dans la nuit du 20 au 21 juillet 2021, dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Pouma. La victime est morte des suites des actes de torture.

Le 4 octobre 2021, le nommé Mbouobo Youssouf, jeune conducteur de mototaxi dans la ville de Douala a été interpellé, puis conduit à la gendarmerie de Mboppi. Il décède un jour après son arrestation. Face à cette situation sur les droits de l’homme, le Groupe de travail recommande entre autres : la libération de toutes les personnes non violentes arrêtées et détenues dans le cadre des crises anglophones, des crises post-électorales et la crise sécuritaire dans l’Extrême-Nord. Il a été recommandé aux autorités d’initier des dialogues réguliers à tous les niveaux pour rechercher les voies et moyens de résoudre les différentes crises et de renforcer davantage les capacités des acteurs publics sur les questions des droits de l’homme. Le rapport présenté hier en présence de plusieurs représentants diplomatiques a été réalisé par l’Ong Nouveaux droits de l’homme (Ndh) et l’Ong un Monde Avenir