Réparer les préjudices directs causés par la secte terroriste Boko Haram, les inondations qui frappent régulièrement la région et œuvrer pour la relance économique de l’Extrême-Nord. C’est l’objectif visé par le président de la République, Paul Biya à travers la dotation de 165 milliards 334 millions de francs Cfa dans le cadre d’un programme spécial de reconstruction de cette partie zone du pays. Ce conflit qui a cours depuis mai 2014, a engendré des effets économiques préjudiciables pour les habitants et bousculé les modes de vie des communautés. Deux questions essentielles se posent au moment où le gouvernement annonce cette dotation : quels peuvent être les secteurs de mise en œuvre de ce don du chef de l’Etat ? Comment mettre en œuvre des politiques de développement conciliant intégration à l’économie ? Avant toute chose, le gouvernement doit avoir une meilleure connaissance des traditions économiques locales et de leurs mutations dans le temps, des enjeux générationnels, des enjeux sociaux et identifier plus clairement les aspirations et les besoins des populations.


COMPOSANTES

En effet, ce programme spécial de reconstruction initié par le gouvernement va s’articuler autour de quatre composantes dont la première s’intéresse à la réparation des dégâts causés par la secte terroriste Boko Haram et les inondations. Il s’agit de la reconstruction et surtout l’amélioration des infrastructures détruites par Boko Haram. La deuxième quant à elle porte sur la relance économique et la réduction de la vulnérabilité sociale avec, en projet, le développement des activités socioéconomiques et la formation avec une priorité accordée aux femmes et aux jeunes à cause de leur vulnérabilité. En ce qui concerne la troisième, elle s’intéresse à la résilience des populations aux changements climatiques. Il est question ici de capitaliser la forte pluviométrie qui cause régulièrement des inondations. Afin de trouver des solutions alternatives d’exploitation de ses eaux pour permettre d’éviter des dommages à la population. Et la dernière composante est en rapport avec la gouvernance.


SANG NEUF

Concernant ce dernier point, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute a signé un arrêté le 04 novembre dernier qui fait désormais de Tamanjong Motuba Obase, le nouveau coordonnateur national du Plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions de l’Extrême-Nord (Pprd), en remplacement de Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire. Le Pprd, dont le cadre organique est précisé dans un autre arrêté de Joseph Dion Ngute, publié le 24 mai dernier, est désormais sous la responsabilité d’Alhadji Magra Massaou, et de son adjoint Jérémie Madjadoumdaye. Ces nouveaux responsables auront la lourde responsabilité de piloter l’organisation et le suivi du processus de mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre de cette dotation. A noter que dans la région de l’ExtrêmeNord, les besoins de financement s’élèvent à 1810 milliards de FCFA. Montant donné par Alamine Ousmane Mey, Minepat lors d’un conseil interministériel du 21 septembre 2021. A date, seuls 165,3 milliards ont été mobilisés par l’Etat du Cameroun. En tout cas, si l’on se fie aux révélations faites par Cavaye Yeguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale, à l’occasion de la reprise de la troisième session ordinaire.