Actualités of Tuesday, 13 October 2015

Source: Le Messager

Extrême-Nord : Les policiers crient leur ras-le-bol

Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

En attente de l’amélioration de leurs conditions de vie, les éléments de Martin Mbarga Nguelé, déployés dans la zone la plus à l’extrême du septentrion pour des missions de sécurisation de la région, ont été transférés au stade municipal de Maroua où, ils dorment à la belle étoile, dans les derniers décombres d’un stade en ruines.

Le dernier séjour du patron de la police camerounaise, dans les zones septentrionales du pays où, sévi l’agresseur qu’est Boko Haram, n’a pas arrangé la situation des policiers, déployés dans la zone la plus à l’extrême du septentrion pour des missions de sécurisation de cette région. Jusqu’ici, ils n’avaient cessé d’afficher leurs doléances.

Celles des gens qui broient du noir ; tels des mouches en sursis et en errance ; confrontés aux risques massifs de contamination à cause des conditions d’hygiène et d’insalubrité alarmantes ; qui les obligent à cohabiter difficilement avec leurs pipis et excréments. Au lieu que leur appel soit entendu, la situation devient de plus en plus intenable. Depuis un peu plus d’une semaine, ils ont le moral au talon.

Et pour cause ; ils sont transférés au stade municipal de Maroua. Une partie d’entre eux, est logée dans les vestiaires complètement délabrées, des toilettes non fonctionnelles. L’autre partie est regroupée dans la tribune où, ils font ménage avec les moustiques, l’odeur du bétail qui vient brouter de l’herbe fraiche.

« Les valeureux éléments de Martin Mbarga Nguelé, affectées au front de lutte contre l’agresseur Boko Haram, sont dans le désespoir et l’amertume ; confrontés à certains affres et des nombreux vices ; au rang des quels, vivre dans la proximité, avec du bétail qui vient brouter de l’herbe » lance une source bien informée.

A les croire, l’avalanche des frustrations, la galère permanente, l’inconfort général, la méprise et l’indifférence laissent démontrer l’impression d’un abandon général de la part des autorités publiques et des forces policières. «Ce qui ne fait pas bon signe pour des gens qui ont laissé leur familles pour venir porter secours et main forte aux populations de Maroua qui sont contentes de notre travail » martèle un des policiers.

Du sacrifice national au sacrifice suprême

Face aux multiples problèmes auxquelles ce contingent est confronté, leurs doléances auraient été portées à la connaissance du chef de corps. La délégation qui est rentrée bredouille, s’est entendue expliquer par le boss de la police que la mission de sécurisation de la région, relève du sacrifice national ; qu’aucun moyen n’a été prévu pour cette mission.

Sur le terrain, les policiers pensent que c’est eux qui ont été sacrifiés ; alors que le travail sur le terrain est satisfaisant en général ; mais il n’y a pas de soutien venant des responsables.

« Le sacrifice national ne doit pas se transformer en un sacrifice suprême. Nous sommes certes conscients qu’il faut risquer sa vie pour sauver les milliers de vies en souffrance et en insécurité ; mais nous avons droit à une certaine humanisation de nos vies.

A force d’être logés dans des conditions précaires ; presque pas des sanitaires ; de manger continuellement à la sauvette de manière désastreuse, nous courrons le risque d’être affaiblis et vulnérables ; au point où, ce sont nos vies, qu’il faudrait venir sauver» clament-ils.

Martin Mbarga Nguélé reste constant dans l’aveu d’impuissance. « Le délégué général à la Sûreté nationale, fait savoir qu’il met à la disposition des policiers au front, tout ce qu’on lui donne pour cette cause en haut lieu.

Il dit qu’il ne peut détourner ni affecter à d’autres destinations ce qui est dégagé pour ses éléments. En attendant que les choses changent» ; nous le faisait savoir antérieurement, une source interne au cabinet du Dgsn. A quoi sert cet effort de guerre qui est rassemblé à longueur de journée ? Qui bloque si tel est le cas la part des policiers qui doit transiter pas Martin Mbarga Nguelé ?