C'est en mars 2015, quand la guerre contre la secte terroriste Boko Haram était à son pic, que Médecin Sans Frontière (MSF) décide d'assister le Cameroun en installant un bureau à Maroua.

Ce dernier a pour objectif d'apporter un appui conséquent aux personnels médicaux en service dans les unités de santés des localités les plus affectées par les exactions des combattants de Boko Haram.

Dans les multiples projets basés à Minawao, à Mora et à Kousseri les équipes de cette organisation non gouvernementale ont apporté leur savoir-faire surtout dans la prise en charge des blessés, victimes de la guerre. En dehors de ce volet, ces équipes en collaboration avec le personnel médical de santé du Cameroun, s'impliquent dans les consultations médicales, la santé de reproduction, la malnutrition aiguë et sévère, la santé maternelle et la sensibilisation des populations et la santé mentale.

Aujourd'hui, avec le retour progressif de l'accalmie, car Boko Haram étant visiblement bien affaibli, les activités de secours en urgence ont considérablement baissé. Il est question donc pour cette organisation d'ajuster son action sur le terrain afin de ne pas être en déphase face à la réalité de terrain. C'est donc dans ce cadre que, venu de Genève, le Directeur général de MSF, Bruno Jochum, accompagné de l'équipe représentant cette organisation au Cameroun, a effectué le déplacement de l'Extrême-Nord.

Mercredi et jeudi dernier, tour à tour, ils sont allés à Minawao et à Mora. Le but principal de cette descente sur le terrain était d'échanger avec ses collaborateurs en activité sur le terrain aussi et surtout de discuter avec les populations bénéficiaires de cette collaboration entre le Cameroun et Médecin Sans Frontière. Après ce long périple, Bruno Jochum n'a pas manqué de partager ses impressions. Dans les échanges avec ce dernier, on a pu comprendre que les exactions causées par les combattants de la secte Boko Haram ont créé une crise régionale qui affecte plusieurs pays à la fois : le Cameroun, le Nigeria, le Tchad et bien d'autres.