Elles ont déclenché les engins explosifs qu’elles portaient jeudi soir au quartier Ouro Kessoum. Deux personnes ont été blessées.
Le jeudi 11 janvier 2018, aux environs de 20h, des explosions ont retenti à Amchidé (région de l’extrême-Nord du Cameroun), précisément au quartier Ouro Kessoum. Deux kamikazes, des jeunes filles, ont fait exploser les bombes qu’elles dissimulaient sous leurs vêtements. Elles ont perdu la vie à la suite de leur incursion et ont tout de même blessé deux personnes, les nommées Fatime et Kochedeka.
Ouro Kessoum a souvent connu pareilles incursions. En août 2017, ce quartier d’Amchidé a connu une attaque meurtrière. Le 05 août dernier, en effet, deux terroristes y ont mené un double-attentat. Les explosions ont fait au moins neuf morts et quatre blessés. Un autre attentat à la bombe perpétré le 22 août 2017 dans un autre quartier d’Amchidé a fait au moins six morts.
L’incursion de jeudi dans ce quartier d’Amchidé peut susciter quelques interrogations. La ville d’Amchidé est protégée de la ville nigériane voisine de Banki par des tranchées d’environ six mètres de large, installées depuis quelques mois. La traversée d’une ville à une autre se fait au niveau des points de passage obligatoires, surveillés de part et d’autre par les forces de défense camerounaises et nigérianes. Les terroristes ont dû ruser pour échapper à la vigilance des militaires et des comités de vigilance.
Ce double-attentat survient surtout dans un contexte où les échanges commerciaux ont été rétablis entre Banki (Nigeria) et Amchidé (Cameroun) à travers la réouverture des frontières entre les deux pays au niveau de ces localités.
Une ouverture qui renvoie un message de retour progressif à la sérénité dans cette partie du pays, secouée par les attaques de la secte Boko haram depuis quelques années. Seulement, cette décision si elle n’est pas suivie d’une surveillance accrue, pourrait être la porte ouverte à de nouvelles intrusions.