A quelques heures du début de la rentrée scolaire 2018-2019, les départements du Mayo Sava et Mayo Tsanaga nous renseignent sur les problèmes que connaissent certains établissements scolaires dans le septentrion.
Ce n’est plus un secret pour personne, la secte islamiste Boko Haram a causé la fermeture de plus de 100 écoles dans les départements du Mayo-Sava et du Mayo-Tsanaga, frontalières du Nigeria. De nombreuses populations déplacées, fuyant les atrocités des combattants de la nébuleuse, ont pris d’assaut les salles de classe.
Des écoles situées dans les localités intérieures ont ainsi vu leurs effectifs triplés voire plus, du fait de l’accueil des élèves issus des écoles fermées ou détruites. Le déficit énorme en enseignants s’est encore aggravé par l’instabilité au poste des enseignants en cours d’intégration et des affectations effectuées en milieu d’année.
«Au total, il s’impose un besoin de 200 personnels administratifs dans le département du Mayo Sava, 500 personnels enseignants toutes disciplines confondues. Au niveau des infrastructures, certains établissements fonctionnent dans des locaux d’emprunt. Les besoins en construction s’élèvent à 350 salles de classe, 20 ateliers, 52 blocs administratifs, 200 logements d’astreints. 34 salles de classe nécessitent des travaux de réfection», constate un proche collaborateur du délégué départemental des enseignements secondaires joint au téléphone.
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En rappel, le chef de l’Etat Paul Biya avait instruit le gouvernement de mettre sur pied un plan de riposte, sous forme de «projet d’urgence» dont le coût global s’élève à 5,335 milliards de FCFA». Avec cette enveloppe, il était question de construire 208 salles de classe équipées de tables-blancs et des bureaux de maîtres, 87 blocs de latrines et de 56 forages dans les six départements de la région de l’Extrême-Nord.
Sur le site de l’école publique de Mémé groupe 1, dans le département du Mayo-Sava, les travaux de construction d’un bloc de 2 salles de classe sont à l’arrêt. A l’école publique d’application de Mora Massif, les bâtiments sortent également de terre. Dans le cadre de cette opération spéciale de sauvetage de l’école dans la région de l’Extrême-Nord, le département du Mayo-Tsanaga a bénéficié de 38 salles de classe équipées de 10 forages et de 17 blocs de latrines.
Il est important de relever que le projet d’urgence pour la construction des infrastructures dans le domaine de l’éducation dans certaines localités de la région de l’Extrême-Nord tarde à être réalisé face aux multiples exactions de Boko Haram.