L'attentat s'est produit vers 20H00 (19H00 GMT) dans la localité de Djakana, faisant «quatre morts (le kamikaze compris) et des blessés, dont le pronostic vital n’est pas engagé», selon les autorités locales. Le kamikaze visait la ville de Mora, située à quelques kilomètres de Djakana, où il projetait de se faire exploser jeudi, jour de marché.
«Le kamikaze s’est pointé à Djakana, un village non loin de la frontière. Vers 19h, préparant son forfait, il a voulu se restaurer avant de continuer sur le marché de Mora. Mais, il a été repéré par les membres du Comité de vigilance. Le kamikaze ayant constaté qu’il était découvert, il a voulu immédiatement actionner sa charge. C’est comme ça qu’un membre du Comité de vigilance a bondi sur lui. Mais le kamikaze a eu le temps d’actionner sa charge», relate le Gouverneur de la Région de l’Extrême-Nord au micro de la CRTV, le média public.
L’explosion a conduit au décès, sur place, du kamikaze. «La base BIR étant à Limani, à 15 km environ, nous avons immédiatement, avec les opérations Émergence et Alpha, mis le personnel médical en route pour secourir les victimes qui étaient au nombre de cinq. Un membre du Comité de vigilance a perdu la vie. Il a succombé des suites d’hémorragie. À Mora également, une deuxième personne a succombé. Il était maintenant question de référer le reste à l’hôpital de Maroua. Malheureusement, pendant qu’ils arrivaient, nous avons encore enregistré un cas de décès. Il y a eu quatre morts, dont le kamikaze, et deux blessés dont le pronostic vital n’est pas engagé», a poursuivi Midjiyawa Bakary.
Djakana se trouve à environ cinq kilomètres de la frontière nigériane. Cette localité a été à plusieurs reprises le théâtre d'attaques portant la marque de Boko Haram qui a fait allégeance à organisation de l'État islamique (EI). Le 30 juin, onze personnes y avaient été tuées dans un attentat-suicide. Plusieurs autres zones de l'Extrême-Nord du Cameroun frontalier du Nigeria sont régulièrement la cible d'attaques similaires. C'est notamment le cas de Mora où trois autres civils ont péri le 21 août dans un attentat-suicide. Depuis, les populations vivent dans la crainte de nouvelles attaques, même si la fréquence des attentats a baissé depuis quelques mois.