La visite de Ferdinand Ngoh Ngoh dans l’Extrême-Nord du Cameroun, révélée par Jeune Afrique, a mis en lumière les défis socio-économiques auxquels fait face cette région, en proie à l’insécurité alimentaire, aux conflits communautaires et à une précarité persistante. Alors que le président Paul Biya prépare sa possible candidature à la présidentielle d’octobre 2024, cette mission souligne les enjeux de développement et de stabilité dans une zone stratégique mais fragilisée.

Le 15 février, Ngoh Ngoh a visité plusieurs sites clés, dont le parc Mbed Mbed, objet d’une grève des Toupouri qui contestent l’expropriation de leurs terres. À Yagoua, il a inspecté les vestiges d’un pont effondré et promis des reconstructions, tout en s’engageant à régler les conflits sociaux, comme la grève prolongée à la Société d’exploitation de la mangrove et des rizières de Yagoua (Semry). Ces visites ont mis en avant les attentes des populations locales, qui dénoncent un manque d’infrastructures, un accès limité aux services de base et une insécurité alimentaire croissante.

Cependant, c’est à Kousseri que la mission a pris un tournant critique. Les élites locales arabes choas, soutenues par des membres du RDPC, ont bloqué le redécollage de l’hélicoptère de Ngoh Ngoh pour protester contre ce qu’ils considèrent comme du mépris à leur égard. Après une nuit de négociations, le secrétaire général a finalement consenti à une rencontre avec les représentants des communautés, qui ont dénoncé l’abandon de leur région et les conditions de vie précaires.

Cette mission, révélée par Jeune Afrique, montre que l’Extrême-Nord reste un terrain miné pour le régime de Paul Biya. Les défis socio-économiques et les tensions communautaires pourraient peser sur la présidentielle d’octobre, obligeant le pouvoir à redoubler d’efforts pour apaiser les frustrations et consolider son soutien dans cette région clé.