Actualités of Monday, 13 November 2017

Source: chateaunews.com

Extrême-Nord : plus de 53% des filles sont mariées avant l’âge de 17 ans

Une jeune fille mère Une jeune fille mère

A Maroua, 53% des filles sont mariées avant l’âge de 17 ans. Le délégué régional de promotion de la femme et de la famille, Mahamat l’a annoncé, le 20 octobre dernier, lors d’un panel axé sur le thème tenu à la salle de conférence des services du gouverneur de l’Extrême-Nord.

La rencontre entre dans le cadre des prolongations de la célébration de la journée internationale de la fille. Par ailleurs qu’entre 2005 et 2013, 12% des filles ont été mariées avant l’âge de 13 ans. Les taux de prévalence les plus élevés sont enregistrés à Mokolo (68%), Kaele(57%), Yagoua(56%) et Mazangai-Mandarare (47%). L’Extrême-Nord fait partie des pays qui ont le taux le plus élevé de mariages d’enfants.

Selon une nouvelle étude de l’Ong Save the Children, une fille sur trois est mariée avant l’âge de 18 ans dans cette partie septentrionale du Pays. C’est pourquoi l’organisation, tire la sonnette d’alarme, en soulignant que le mariage d’enfants déclenche un cercle vicieux de handicaps qui refuse aux filles leurs droits les plus fondamentaux d’apprendre, de s’épanouir et d’être des enfants. ‘’Souvent, les filles mariées trop tôt ne peuvent pas aller à l’école et sont plus susceptibles d’être victimes de violence domestique, de maltraitance et de viols.



Elles tombent enceintes et sont exposées aux IST dont le VIH. Elles portent également des enfants avant que leur corps soit entièrement formé, ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques sur leur propre santé et celle de leur enfant », conscientise Thomas Hob, un cadre à l’ONG. Le phénomène est beaucoup plus accru chez les jeunes filles non instruites et celles issues de milieux défavorisés. Les croyances culturelles et religieuses sont à l’origine des mariages précoces, ajoute-t-il. Pour lutter contre le mariage des enfants, l’ONG ALDEPA (action local pour le développement participatif) préconise une harmonisation de la loi contre les mariages précoces. Mieux, poursuit-il Mme Wandou Marthe, la responsable qui compte multiplier une campagne contre le mariage des enfants. Celle-ci, initialement prévue dans le cadre de la journée internationale de la fille.

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De coutume, certains parents pensent que marier leurs filles plus tôt, c’est perpétuer une tradition. Mais aussi espérer leur offrir une vie confortable, à l’abri du besoin et une place dans la société. Mais, Doumara Ngatangsou, coordonnatrice de l’ONG ALVF précise que marier une fille trop tôt peut conduire à des complications de la grossesse et de l’accouchement, principale cause de décès chez les filles âgées de 15 à 19 ans à l’Extrême-Nord.

« Les filles qui donnent naissance avant 15 ans, courent cinq fois plus le risque de mourir lors de l’accouchement que les femmes de 20 ans et plus. On relève une surmortalité maternelle chez les mères adolescentes âgées de 15 à 19 ans (environ 629 décès maternels pour 100 mille naissances vivantes). Le mariage précoce peut aussi conduire à la survenue de fistules obstétricales», a-t-il regretté.
Dr. Fanne d’ajouter :

«Quand une adolescente est en bonne santé, instruite, productive et pleinement engagée, elle peut contribuer à briser le cycle de la pauvreté intergénérationnelle. En tant que citoyenne bien informée et dotée de savoir-faire, elle peut apporter une très riche contribution à sa communauté et à sa nation.»