C’est aux alentours de 19h45 le 31 octobre, que la silhouette d’une jeune fille portant une charge explosive a été aperçue dans la ville de Zamga. Après avoir réussi à intégrer un groupe d’enfants qui jouaient dans la rue, la kamikaze a déclenché la bombe qu’elle transportait. La déflagration a été fatale pour cinq enfants et la kamikaze.

Au vu du mode opératoire, cet attentat a été attribué à la secte terroriste Boko Haram, dont les attaques ont repris de plus belle ces derniers jours. Entre dimanche et lundi derniers, au moins vingt personnes ont été tuées dans des attaques menées par Boko Haram au Nigeria et au Cameroun.

Pour les habitants de Zamga, il n’y a pas de doutes que ces kamikazes viennent du Nigeria voisin. « Zamga est situé à deux kilomètres à peine d’Ashigashia sur la frontière d’avec le Nigeria. Arboko et Chemene, les premiers fiefs de Boko Haram dans le Nigeria sont à une dizaine de kilomètres d’Ashigashia. C’est de là que Boko Haram prépare ses attaques contre les villages camerounais dont ils pensent que les habitants n’adhèrent pas à leur idéologie et coopèrent avec les militaires« , confie une source citée par le quotidien Le Jour.

Selon le centre d’analyse International Crisis Group (ICG), Boko Haram a tué « 2 000 civils et militaires » et enlevé « un millier de personnes » dans la région de l’Extrême-Nord depuis 2014, date à laquelle le Cameroun est entré en guerre contre Boko Haram.