Selon des sources proches du milieu éducatif, «l’anormalité» des notes des candidats dans certaines matières dans ce sous-centre de l’Extrême-Nord, de surcroit situé dans une zone en proie à l’insécurité, a éveillé des soupçons et débouché sur une enquête.
Dans l'attente, l’Office du baccalauréat a donc suspendu la publication des résultats. Question de savoir si les candidats de ce sous-centre, aux notes aussi prestigieuses que suspectes, avaient été exceptionnellement brillants pour la circonstance, ou s’il s’était produit quelque chose de répréhensible. «Le taux d’admis était très élevé, au-dessus de 90%, alors que la moyenne nationale tourne cette année autour de 37,77 %», indique-t-on à l’Office du bac.
Si les résultats de l’enquête ne sont pas encore connus, des indiscrétions à l’office du bac laissent entendre que les soupçons actuels autour du probatoire ne sont que l’arbre qui cache la forêt, dans le déroulement des examens dans ce sous-centre. Certains parlent clairement de l'existence d'un système savamment mis sur pied pour faire réussir les candidats.
Les services de police à Mokolo ont ouvert une enquête et commencé à entendre quelques suspects, qui ne se laissent pas compter pour passer à table. L'enquête entend aussi élucider l’attitude des surveillants de salles dans ce sous-centre, accusés qu’ils sont d’avoir donné un précieux coup de main aux candidats.
Chez les élèves qui ne se reprochent de rien, c’est la consternation. Ils avouent payer pour des crimes qui leur sont totalement étrangers. Même attitude chez les parents qui voient pointer la nouvelle année scolaire à l’horizon sans savoir de quoi demain sera fait.
Pour le délégué régional des Enseignements secondaires pour l’Extrême-Nord, Mahama Mahama, «l’office du bac veut juste vérifier une situation qui sera rétablie d’un moment à l’autre».
D’une manière générale, le taux de réussite au Probatoire de l’enseignement général 2017 est de 37,77%, soit une hausse par rapport aux 33,99% de 2016, selon les statistiques publiées ce lundi par l’Office national en charge de l’organisation de cet examen (OBC). Une tendance qui contraste avec une baisse du nombre de candidats qui est passé de 182.640 en 2016 à 181.589 en 2017.