Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a publié un communiqué au sujet des conditions d'extradition et de détention de l'activiste camerounais Steeve Akam dit Ramon Cotta. La note est faite à Yaoundé le 24 juillet 2024, signée par Me Désiré Sikati.
Dans le contenu de ce communiqué, on lit tout ce qui suit : « À la suite d'une vidéo fortement relayée sur les réseaux sociaux, montrant le compatriote et activiste camerounais Steeve Akam, installé au Gabon, en train d'être remis aux autorités camerounaises par les autorités gabonaises, le MRC a pris connaissance d'une photo également publiée sur la toile, sur laquelle ce compatriote apparaît alors inerte sur un lit d'Hôpital, certains commentaires laissant penser qu'il aurait été victime d'actes de torture dans les services du Secrétariat d'État à la défense (SED).
Bien que des contre-informations aient été dans la foulée relayées pour démenti la torture, le MRC demeure fortement préoccupé par la situation de Steeve Akam, ce d'autant plus qu'aucune information officielle ne filtre sur le lieu et ses conditions de détention, sur le respect de son droit à l'assistance par un conseil et par un médecin de son choix, sur le respect de ses droits élémentaires, etc.
L'article 4 de l'Accord d'extradition du 28 janvier 2004 entre les États membres de la CEMAC dispose que « l'extradition n'est accordée que si l'infraction pour laquelle elle est demandée est considérée par la partie requise comme une infraction n'entrant pas dans Le champ des infractions prévues par sa loi pénale. La même règle s'applique si la partie requise à des raisons sérieuses de croire que la demande d'extradition motivée par une infraction de droit commun est présentée aux fins de poursuivre ou de punir un individu pour des considérations de race, de religion, de nationalité ou d'opinions politiques ou que la situation de cet individu risque d'être aggravée pour l'une ou l'autre de ces raisons ».
En l'espèce, tout porte à croire que les infractions pour lesquelles Steeve Akam a été extradé sont également prévues et réprimées par le Droit pénal gabonais, Par ailleurs, les poursuites envisagées par l'État du Cameroun contre Steeve Akam ont une motivation politique. Au vu de ce qui précède, les conditions d'extradition de Steeve Akam sont contraires à l'Accord d'extradition sus cité.
Le MRC rappelle que chaque citoyen quelles que soient les raisons de son interpellation, bénéficie de la présomption d'innocence, de la protection de son intégrité corporelle pendant la durée de l'enquête, ainsi que du droit à un procès équitable.
À défaut de libérer purement et simplement le nommé Steeve Akam à qui les infractions imputées semblent plutôt être la conséquence d'un ras-le-bol exprimé avec passion et détresse, comme c'est d'ailleurs le cas pour un nombre important de Camerounais, le MRC demande aux autorités administratives qui le détiennent de communiquer sans délai sur sa situation, de lui permettre d'être assisté par un conseil et par un médecin de son choix, d'autoriser ses proches à le rencontrer, de s'abstenir de toute forme de torture à son égard ».