Le village Mokong, situé à une trentaine de kilomètres de Mokolo, dans la région de l'Extrême-Nord, a subi une véritable razzia dans la nuit du vendre 22 janvier dernier. Vers minuit, des hommes armés sont arrivés dans le village où ils ont pillé le centre de santé.
Après avoir menacé Angèle Asta, le chef du centre, ils y ont dérobé la somme de 750.000 F Cfa et se sont dirigés vers la clinique ophtalmologique où ils ont volé plus de 300.000FCfa, apprend-on dans les colonnes du quotidien Le Jour en kiosque ce mardi 26 janvier 2016.
Non satisfaits de leur butin, ils se sont attaqués à un bar en face des deux établissements. «Le boutiquier dormait derrière son comptoir. Ils l'ont réveillé et lui ont demandé sa caisse. Il la leur a tendue. Elle ne contenait que 25.000 F Cfa. La modicité de sa recette a poussé les truands à s'en prendre au commerçant. Ils lui ont demandé pourquoi il avait si peu d'argent en caisse. Ils n'ont pas entendu les excuses de l'infortuné. Ils l'ont passé à tabac avant de le ligoter», relate le journal.
Les bandits seraient restés quelque temps sans pouvoir se décider à attaquer une autre cible. Dans ce village de paysans, il n'y avait rien d'autre à piller. Ils sont repartis plus de trois heures après leur arrivée. Selon les riverains, ce sont les hommes en tenues qui seraient responsables de ces exactions. Le nommé Tchoubado, habitant de Mokolo, est sûr de lui quand il accuse les forces de maintien de l'ordre. Il a confié dans les colonnes du journal que les militaires «sont les seuls à être autorisés à circuler librement après 22 h. Ils en profitent pour faire ces braquages. Avant, c'étaient des commerçants qui étaient pris pour cible. Ils en ont tué un en novembre dernier.
Les populations avaient demandé qu’on lève les restrictions de circulation pour qu’elles puissent organiser leur défense. Les autorités n'ont jamais accepté». Les populations de Mokolo ont manifesté en septembre et novembre 2015 contre ces braquages après que quatre militaires aient été pris en flagrant délit, indique Le Jour qui souligne que ces derniers temps, le Bir a renforcé ses patrouilles dans la ville de Mokolo.
De nuit, au moins 40 commandos d'élite sillonnent en permanence la ville. C'est peut-être pourquoi les bandits se sont rabattus sur un village environnant moins protégé. Onana N. Aaron