La présidence de Samuel Eto'o à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) fait face à une vague de mécontentement grandissante. Derrière l'image flamboyante affichée sur ses réseaux sociaux, où l'ex-star du football montre ses résidences somptueuses à Kribi et Ngambé, se cachent des interrogations sur sa gestion des fonds publics alloués au football. L'ancien international n'avait pas de résidence officielle connue au Cameroun avant d'accéder à la présidence de la Fécafoot, et certains soupçonnent aujourd'hui des indélicatesses dans la gestion des finances du football camerounais.
L'État camerounais avait déjà contribué à hauteur de 350 millions de francs CFA pour les obsèques du père de Samuel Eto'o, et des présidents de clubs se demandent si cette générosité de l'État ne se traduit pas aussi dans la gestion des fonds du football. En effet, ces mêmes présidents déplorent l'absence de versements des subventions qui leur sont normalement dues, alimentant ainsi les spéculations sur la gestion de la Fédération sous l’ère Eto'o.
Lors d'une réunion tenue ce mardi à Yaoundé, les présidents des clubs du championnat camerounais ont pris des décisions majeures en signe de protestation. Parmi les mesures adoptées, les clubs ont décidé de cesser de payer les frais de location des stades dès la fin de la phase aller. Ils menacent également de ne plus porter les maillots arborant les logos des sponsors, notamment celui de la compétition Elite One et Elite Two, si leurs revendications ne sont pas prises en compte.
Cette escalade survient après un incident marquant lors du match entre Union et Dynamo, où un différend public entre les responsables des deux équipes et les représentants de la Fécafoot a éclaté à propos de la répartition des recettes du match. Cet accrochage semble avoir été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, précipitant l'hostilité des clubs à l'encontre de la Fécafoot et de son président.
Parmi les points cruciaux de la réunion des clubs, plusieurs revendications majeures ont été soulevées. Premièrement, ils exigent la prise en charge des frais de location des stades par la Fécafoot, en se basant sur un communiqué du ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi. Ce dernier avait annoncé que les pouvoirs publics avaient accordé une subvention de 350 millions de francs CFA à la Fécafoot pour l'organisation des championnats, le paiement des arbitres et la location des infrastructures sportives.
Deuxièmement, les clubs demandent que la subvention de 560 millions de francs CFA, prévue pour le paiement des salaires des joueurs, leur soit entièrement reversée, sans aucune condition. Ils sont prêts à fournir les justificatifs nécessaires, mais uniquement à la fin de la saison, et non en cours de championnat comme cela est exigé.
Ces décisions ont été prises par 29 des 35 clubs qui ont participé à la réunion, incluant ceux représentés par procuration. Les conséquences de ces résolutions pourraient être lourdes pour la suite du championnat, en particulier si les clubs mettent à exécution leurs menaces de boycotter certaines obligations financières et commerciales.