Célestin Bedzigui s’intéresse aussi à la crise des régions anglophones. Le leader politique qui continue de se présenter comme vice-président de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) - ce n’est pas l’avis de son président Maïgari Bello Bouba - soutient le combat des populations de ce qu’il appelle le «Southern Cameroon».
Dans une réflexion qu’il vient de publier, il propose des solutions pour la résolution de la crise. Pour lui, il faut revenir au fédéralisme. «La revendication actuelle porte en réalité sur le rétablissement de l’esprit et de la lettre de Foumban par la reconnaissance de deux Etats Fédérés où coexistent deux systèmes de gouvernance. Cet esprit a été sciemment violé par la marche forcée vers l’instauration d’un Etat Unitaire en lieu et place de l’Etat Fédéral. Le bien-fondé de la revendication d’un retour au fédéralisme par nos compatriotes de l’ex Southern Cameroon se doit donc d’être examiné d’un point de vue juridique et d’un point de vue politique pour juger de sa pertinence et de sa légitimité».
Célestin Bedzigui croit que les anglophones ont été trompés et veulent que l’on revienne à la République telle qu’elle existait avant le référendum qui en 1972 consacre l’avènement de l’État unitaire. «Les populations de cette partie du Cameroun en ont marre du régime jacobin hyper centralisé qui leur a été imposé par une manœuvre politique dolosive et léonine couverte par le ‘’referendum de 1972’’ en violation de l’Accord de Foumban entre MM. Foncha et Ahidjo en 1961 instaurant le fédéralisme», écrit-il non sans proposer une organisation de l’État fédéral qu’il imagine.
«Le processus de l’établissement extensif du fédéralisme au Cameroun commencera au préalable par une répartition des domaines de compétence l’Etat Fédéral au-dessus d’États fédérés qui seraient à titre strict d’exemple, un Sawaland state, un Rainforestland state, un Saheland state, un Grassfieldlang state, et deux Districts autonomes à Yaoundé et à Douala».