Actualités of Wednesday, 20 May 2015

Source: 237online

Fête de l'Unité Nationale: Appel à l'action de Kah Walla

Message de la présidente du Cameroon people’s party (Cpp).

Il y a plus de 50 ans lorsque les nationalistes camerounais des deux côtés du fleuve Mungo se sont battus pour l’indépendance, ils se sont battus pour construire une nation unie. Pour eux, ce Cameroun se symbolisée par trois éléments clés :

• Une Nation Unie et unique dans sa diversité ethnique et culturelle;

• Une Nation réunissant l’ancien Southern Cameroon (Cameroun anglophone) et l’ancienne République du Cameroun (Cameroun francophone) sous un même parapluie de diversité linguistique et culturelle;

• Une Nation au sein de laquelle chaque citoyen contribue et bénéficie des idéaux de justice, de solidarité et de prospérité économique afin d’établir une patrie résiliente et viable

C’est pour cette vision que les nationalistes se sont battus et ont donné de leurs vies il y a plus de 50 ans. Malgré leurs disparitions, certains de ces éléments clés de leur vision ont participé à l’édification de notre Nation.

Le Cameroun a été ainsi connu comme:

• Une Afrique en miniature, exhibant fièrement sa diversité ethnique et la construction d’une industrie touristique en plein essor avec cette réputation;

• Un État fédéral, officiellement bilingue, ayant forgé les liens et la synergie entre ses communautés anglophones et francophones

• Un pays à revenu intermédiaire aux ressources humaines bien formés avec une économie dynamique, une excellente équipe de football et des performances supérieures en sciences, mathématiques, musique, danse et plus encore.

Malheureusement, les fondations défectueuses sont rarement les blocs de construction pour des structures robustes et durables. Aujourd’hui, en tant que Camerounais, nous nous demandons ce qui est arrivé à cette belle nation unie que nous pensons être en train de construire. 54 années après l’indépendance, la situation n’est guère reluisante :

• 5 Camerounais sur 10, soit bien plus de 10 millions de Camerounais, n’ont pas accès à l’eau potable et à l’électricité.

• 9 Camerounais sur 10, travaillent dans le secteur informel et vivent dans la précarité avec une insatisfaction par rapport aux efforts fournis au quotidien

• Notre football est devenu un objet de conflit permanent entre individus avec pour conséquence une dégradation de l’image du Cameroun dans le monde

• Notre système éducatif ne peut plus produire des diplômés de qualité, qualifiés pour le monde du travail moderne

• Notre pays n’a jamais été autant divisé au point où certains Camerounais nourrissent l’ambition d’une sécession pour le séparer en deux.

• Les Camerounais aujourd’hui sont divisés tout le long des lignes. A partir de l’origine ethnique, la langue et la religion, chacun cherche à attraper un morceau des ressources grâce à la corruption, la tromperie et la tricherie au détriment de la nation dans son ensemble.

Qu’est-il arrivé à notre belle nation unie?

Ce qui est arrivé, ce sont 54 ans de mauvaise gouvernance. 54 années qui nous ont coûté notre fierté et notre richesse en tant que nation, aussi bien que la prospérité que nous étions supposés léguer aux générations futures. 54 années de mal gouvernance par des dirigeants qui avaient la responsabilité de nous mener vers le rêve des nationalistes mais qui nous ont plutôt guidé sur les chemins tortueux, en nous tirant d’années en années vers une destination à laquelle nous avons du mal à nous reconnaitre aujourd’hui. Nous nous demandons aujourd’hui où est passée cette belle nation prometteuse et pleine d’avenir des années post-indépendances ?

Il y a toujours eu parmi nous, des compatriotes qui se sont dressés contre cette mauvaise orientation. Ceux et celles-là ont combattu souvent au prix de leur vie. Ils ont toujours été en minorité et la majorité d’entre nous avons permis à l’impensable d’arriver.

Nous avons permis à Ahidjo d’écrire une ordonnance en 1961 qui a restreint nos libertés et a transformé notre pays en État policier. Après avoir connu et apprécié la démocratie, nous lui avons permis à nouveau en 1965 de créer un Etat au parti unique.

Nous avons permis à Biya d’instaurer un laisser-aller dans la gestion de nos richesses au moment où sa rigueur et sa moralisation se sont transformées en corruption et irresponsabilité dans les années 1990.

Nous lui avons permis de continuer avec son système quand nos frères et sœurs ont été tués dans les années 1990 parce qu’ils voulaient la démocratie.

Quelques années avant, en 1984, nous lui avons permis de changer le nom et la nature même de l’État en transformant celui-ci de République Unie du Cameroun en République du Cameroun, effaçant ainsi, avec la ruse, un pan important de notre histoire à deux Etats.

Nous avons permis à ce système de continuer à nouveau de nous priver de nos droits en 2008 quand ils ont tué nos enfants qui ne voulaient pas d’une présidence à vie.

Nous leur avons permis de continuer à se servir dans les caisses de l’Etat malgré le fait qu’ils avaient détourné l’argent de notre “Coup de Coeur” et déshonoré notre équipe de football et notre pays tout entier sur la scène internationale lors de la Coupe du Monde 1994.

Nous leur avons permis une fois de plus de faire de nous la risée du monde à la coupe du monde de football en 2012.

En 2012 nous leur avons permis de continuer à nous diriger quand nous avons compris avec le vol du bébé de Vanessa que rien pour eux n’était sacré, même pas les enfants.

Nous leur avons permis de continuer quand le scandale de l’IRIC en 2015 nous a donné la preuve irréfutable que ceux qui ont détourné le pays et vidé ses caisses pendant ces 33 dernières années ont mis au point un système par lequel leurs enfants les remplacerons au pouvoir, afin qu’ils puissent, à leur tour, nous voler 33 ans de plus.

Nous sommes restés muets quand nous avons découvert que les soldats qui se battent pour l’intégrité de la nation ne recevaient pas leur dû, qu’ils ont été traités différemment selon leur catégorie et n’avaient pas reçu les honneurs présidentiels, nationaux qu’ils méritaient.

Face à l’injustice, à un manque délibéré de solidarité et au pillage de nos ressources, nous sommes restés calmes, nous sommes restés spectateurs.

Aujourd’hui, nous sommes à nouveau à ce carrefour de notre histoire qui nécessite que nous nous mettions debout. Les injustices sont trop nombreuses, la coupe est trop pleine, la pauvreté et la dégradation de notre quotidien ne s’arrêtent plus. Le vol des ressources nationales est trop flagrant, le mépris et le dédain pour la majorité des Camerounais est insupportable. Il est l’heure!

Il est l’heure d’assurer la transition au Cameroun. Une transition non violente et révolutionnaire. Une transition qui rétablit l’ordre et la vision de nos nationalistes. Il est l’heure de revenir sur la voie tracée par les nationalistes !

Nous nous sommes trop éloignés de cette voie. Il faut rétablir ce Cameroun Uni et Prospère. Il faut rétablir cette nation viable au sein de laquelle les intérêts de tous, de toutes et de chacun sont préservés.

Il est l’heure, debout !

Si vous aimez le Cameroun, debout !

Si vous êtes patriote, debout!

Si vous voulez que nos enfants cessent de mourir dans le Sahara et la Méditerranée, debout !

Si vous voulez un travail décent pour tous les Camerounais, debout !

Si vous voulez un logement décent pour tous les Camerounais, debout !

Si vous êtes de la société civile, d’un parti politique, d’une association de développement, d’une église ou d’une mosquée debout !

Si vous êtes citoyen/ne camerounais, debout !

Lève-toi, Levez-vous, Levons-nous et tenons-nous la main. Nous avons livré des batailles, chacun/e dans son petit coin. Nous nous sommes confrontés à ce système, chacun/e dans la perspective de ses propres intérêts. Nous avons lutté dur et longtemps, seul/es.

Nous nous sommes disputés plus de qui est le chef de file et quelle est la faction de la société qui doit mener le combat. Nous nous sommes battus entre nous plutôt que de faire tomber ce système. Nous avons gagné des batailles, mais nous avons encore à gagner la guerre.

Pour gagner la guerre … mettons-nous ensemble.

Ensemble, aucune force, même la violence de l’État ne peut nous arrêter.

Ensemble, nous pouvons faire tomber ce système et en ériger un autre.

Ensemble, nous pouvons lutter pour la santé, l’éducation, le logement, le travail, la sécurité, la culture et la prospérité pour tous.

Ensemble, nous pouvons bâtir un Cameroun uni. Un Cameroun où « Anglophones » et « Francophones » seront tous des citoyens/nes de première classe, un Cameroun où d’Est en Ouest, du Nord au Sud, chaque citoyen/ne aura accès à d’excellents services de base. Un Cameroun où, nous serons fiers de nos chercheurs, nos athlètes, nos artistes et de tous nos enfants.

Le Cameroun dont Kum’a Mbappe, Lamido Souley de Rey Bouba, Marthe Moumié, Ouandjie, Assaga et Njawe, entre autres ont rêvé. Un Cameroun présent en permanence dans nos cœurs et au centre même de nos vies, de nos âmes. C’est ce Cameroun là que nous méritons.

Debout ! Ensemble ! Maintenant!

Kah Walla , Présidente Nationale du CPP