Depuis près d’une décennie, le recrutement d’un sélectionneur des Lions indomptables ne respecte pas les prescriptions édictées par l’appel à candidature et les avis des commissions chargées de dépouiller les dossiers.
C’est le 24 mars 2018 que s’est refermé l’appel à candidature pour le poste de sélectionneur de l’équipe de football messieurs du Cameroun. Un appel à candidature qui fait suite à l’appel d’offre lancé par le Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), le 10 mars 2018. Si la Fecafoot n’a toujours pas communiqué sur les différentes candidatures reçues, l’on apprend d’une source interne au secrétariat général, qu’une quinzaine de candidatures est enregistrée. Les noms des Français Claude Makelélé, Raymond Domenech, Pierre Lechantre, de l’Allemand Lothar Mathaus, aux côtés des Camerounais Jean Paul Akono, Dieudonné Nké Bonaventure Djonkep sont avancés.
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Seulement, les évènements précédents laissent penser que « les multiples appels d’offre lancés par la Fédération camerounaise de football ne sont qu’une farce orchestrée par certaines personnes désireuses de placer leurs pions, ceux qui seront d’accord avec leurs principes…», renseigne un cadre à la coordination des sélections nationales de football. Car, si l’on s’en tient à l’appel à candidature lancé, il est indiqué qu’une short-list de trois noms est rendue publique. Suivra après la désignation par ordre de mérite, du titulaire du poste et éventuellement de ses adjoints». Mais les lobby qui ont pris en otage la fédération, en complicité avec le ministère en charge des Sports détournent pratiquement tout le processus. La preuve, de 2006 à 2018, près de douze années, le procédé ayant conduit au recrutement des entraîneurs de la sélection nationale A est toujours resté flou. Pire, en 2007, l’Allemand Otto Pfister arrivé 7e au classement général après dépouillement avait été préféré au trio de tête. La Fecafoot avait refusé de signé le contrat du coach pour « vice de forme. »
BAL DES ENTRAÎNEURS
En 2002, après un mondial raté à Corée-Japon, plusieurs candidatures font suite à l’appel d’offre lancé par l’instance faitière. A la fin, quatre noms sont retenus à savoir : les Français Jacques Santini, Claude Leroy, Rolland Courbis et le Serbe Ratomir Dujkovic. Si Jacques Santini l’ancien entraîneur de l’Equipe de France était favori, ces prétentions salariales fixées à 25 millions de FCFA par mois n’étaient pas du goût de l’État qui en proposait 13. Seulement, personne ne sait par quelle alchimie le Néerlandais Arie Haan a pu se retrouver sur le banc de touche des Lions, avant de démissionner quelques mois plus tard.
Après le Français Paul Le Guen (2009-2010), l’Espagnol Javier Clémente dépose ses valises au Cameroun. Réputé pour être un entraîneur autoritaire, Javier Clémente signe son contrat le 28 août 2010. Malgré l’appel à candidature, une décision du ministre des Sports Michel Zoah va imposer le technicien espagnol, qui est alors assisté par François Omam Biyick, et Jacques Songo’o. Le communiqué du 17 août 2010 est clair « Javier Clémente a été choisi par les pouvoirs publics comme entraîneur-sélectionneur des Lions du Cameroun ». Les mêmes scenarii se reproduiront avec Denis Lavagne (2010-2011), Volker Finke (2013-2015) et Hugo Broos (2015-2018). Comme pour dire que les appels d’offres n’ont en réalité pas grand impact sur le choix final de l’entraîneur sélectionneur.